L'histoire :
En ces temps ancestraux, aux confins de la mythologie, deux peuples d’Asie mineure, les hittites et les scythes, se livrent à une guerre impitoyable. Pour faire face à l’organisation militaire des hittites, qui viennent de prendre la cité d’Urar, les souverains de 3 royaumes scythes surpassent leurs rivalités et unissent leurs armées. Marak, roi des Callipides, Simissée, reine des sramates et Kymris, roi des cimmériens, préparent ainsi leur contre-offensive en la cité d’Haumavarka. Dans ce contexte pré-martial, la scribe Thusia est envoyée par le roi babylonien Hammurabi, allié des Scythes. Elle a pour mission de relater par écrit le conflit afin de consigner cette geste épique dans la grande bibliothèque de Babylone. Après quelques tergiversations d’ordre politique, les 3 souverains l’acceptent. Les scythes sont également accompagnés des 5 vieux sorciers atlantes, derniers représentants vivants de leur civilisation immergé. La formidable « horde des vivants » se met alors en route, composée de milliers de combattants de tous types, de palais roulants, d’éléphants, d’ours domptés, mais aussi de créatures mystérieuses et réputées terrifiantes, contenues dans des cages opaques. Pourtant, lorsque les oracles invoquent les forces divinatoires, par des danses rituelles ou des sacrifices humains, les prophéties qui en ressortent n’augurent rien de bon…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bienvenu en de charmants temps antiques, à la découverte de civilisations disparues d’Asie mineure, qu’on a peu coutume de croiser dans le 9e art : les hittites et les scythes. Et pour cause : à travers le scénario de ce premier tome, Sylvain Runberg décrit des mœurs belliqueuses et des rites abominables, qui réservent cette série aux adultes qui ont le cœur bien accroché : on se transperce, on s’étripe, les femmes se baladent topless et les sacrifices rituels confinent à l’horreur pure (une petite douche de viscères humaines, hum ?). Cette remarque terre-à-terre mise à part, cette nouvelle série se révèle enthousiasmante à bien des égards. Linéaire et classique, la narration a le grand mérite de brosser moult facettes d’une époque barbare, sous le prisme des alliances et manœuvres diplomatiques. Pour autant, Runberg se préserve des rigueurs de la véracité universitaire, en ajoutant des animaux préhistoriques par-ci et un zest de mythes par là (les atlantes et leur pouvoir). Surtout, l’aventure est illustrée et animée par François Miville-Deschênes qui nous avait déjà enchantés avec Millénaire. Gérées en couleurs directes, ses planches réalistes sont véritablement splendides ! Les amateurs de belles images resteront de longues minutes à contempler quelques doubles pages spectaculaires, de toute beauté. Mouvements de troupes, character-design et paysages panoramiques bénéficient d’un soin rare, et le découpage sait se mettre au diapason des séquences de combat. Laissez-vous estomaquer par l’esthétisme d’une ère barbare épique…