L'histoire :
Que serait le monde sans le Droit pour limiter les excès de chacun et éviter à la société de sombrer dans le chaos ? Si chaque texte de loi a son utilité, certains usent des failles et interprétations pour obtenir des choses parfois étonnantes. Notamment, Maître Corbaque plaide à tout va, acceptant les dossiers des plus compliqués aux plus simples. Pour cette femme de Droit sans scrupule, seule compte la somme qu'elle touchera à la fin et peu importe la méthode employée pour l'empocher. Par exemple, lorsqu'un meurtrier est condamné à perpétuité, elle se renseigne sur son emploi du temps préalable : peut-être le prévenu a t-il regardé un film où un massacre a eu lieu, car cela permettrait indéniablement d'alléger la peine. Quitte à solliciter le producteur du film ! Ce n'est là qu'un des nombreux cas de figure sur lequel Maître Corbaque aime à se pencher...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En marge de ses caractéristiques de fond et de forme, Maître Corbaque avocate est un album qui fera date dans le petit monde de la bande dessinée. En effet, il est tout simplement le premier titre financé par des internautes pour le compte des innovantes éditions Sandawe. Que peut donc valoir cette première BD et pourquoi le public du web a t-il accepté de financer un tel projet ? Tout d'abord, le pitch de cette série est plutôt sympathique, puisque les lecteurs suivent les péripéties de Maïtre Corbaque, une avocate qui jongle avec la justice et les lois afin de remplir son portefeuille. Certes, le 9e art dispose déjà d'un riche catalogue de professions moquées en recueils de gags (faites donc un petit tour du côté de chez Bamboo). Avec Maître Corbaque avocate, l'humour proposé est toutefois extrêmement cynique et le potentiel du registre judiciaire est quasi infini. Le microcosme de la justice est dépeint en des termes précis et de circonstances, par un scénariste chevronné : Zidrou. La notoriété de l'auteur est aussi un argument de poids dans l'emballement public pour ce titre, car sa plume se révèle très en verve. E411 (de son vrai nom David Evrard) illustre le tout par un trait cartoonesque, typique du genre humoristique, bien que manquant d'un tantinet de finition. Ce premier album se révèle assez distrayant et au final bien conçu. La séance est levée.