L'histoire :
George Clooney est un super-héros très puissant. Pourtant, lui aussi est victime des petits tracas de la vie. En effet, il découvre qu’une crotte s’est fichée au beau milieu de son salon ! Quel est le sale (pour ne pas dire autre chose…) qui a fait cette immonde farce ? La meuf qu’il a levée hier ? Non, elle ne savait pas qu’elle allait se faire rembarrer ensuite par le french lover ! Sa mère ? Pas son style ! En même temps, on va pas faire un caca nerveux pour une matière fécale ! George part à l’aventure et rencontre le commissaire. Lui aussi est dans la « merde » jusqu’au cou, puisqu’il est pris par une sale affaire, mais d’une toute autre sorte que celle de George : un braqueur a pris une fortune à la banque. Toutes les polices le recherchent mais son signalement ne passe pas inaperçu : le bandit était déguisé en… Tortue Ninja ! Sale affaire !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un jour, le jeune Philippe Valette publie sur son blog (où la BD est presque entièrement accessible), l’histoire d’un super héros complètement décalé, appelé George Clooney, qui n’a absolument rien à voir avec l’acteur du même nom. Il connait alors un succès éclair… presque autant que le look de son (anti) héros aux faux airs de Flash, le bolide écarlate de DC. Delcourt s’empare du phénomène et publie l’œuvre dans une nouvelle collection : Tapas. Cet album n’est vraiment pas comme les autres et ça fait du bien ! En une série de deux cases tracées à la main et de tailles égales, le dessin est grossier et le texte vulgaire. Bourré de fautes d’orthographe (même dans le titre), l’album se revendique comme œuvre en tant que tel, avec cet avertissement : « la grosse épopée orthographique de qualitey ». L’impression de brouillon dans le dessin et le texte rend la bande dessinée complètement azimutée. Un vague sentiment se dégage qu’elle est assurée par un enfant qui crée son premier album de coloriage ! Pourtant, c’est loin d’être la seule entorse narrative. Le fond est encore plus « hard » que la forme : les personnages parlent le « ouaich ouaich », vivent des situations totalement improbables et sont des loosers du quotidien. Clooney est un super héros qui est obligé de cacher ses érections tandis que le braqueur est affublé d’un costume ridicule de Tortue Ninja. Véritables bad boys de l’ère moderne, les personnages sont tous des « branques » qui se retrouvent plongés dans des situations ubuesques. L’absurde et l’humour sont légion dans cette BD, puisque Clooney passera tout l’album à trouver qui a bien pu déféquer dans son salon. Humour désopilant, ton ultra moderne, l’auteur ne verse pas dans le démago mais tente plutôt d’apporter un miroir au monde contemporain. Tout est plein de fautes, le langage est celui de la « street » et il n’y a pas de morale à part celle du fric et des jolies filles. Reflet d’une société surchargée de références geeks, l’auteur multiplie les allusions à notre culture populo (amusez-vous à les repérer, comme la voiture du commissaire toute droit sortie d’Inspecteur Gadget). Barré pour provoquer des « barres » de rire : ça déchire sa mère, sévaire… vrai de vrai !