L'histoire :
29 décembre 2021 : fin d'une année où Joann Sfar a failli mourir du COVID. Il était heureux qu’elle finisse, même si elle lui a apporté de beaux moments, avec les enfants en particulier. Il croyait que le COVID était derrière lui. Louise et lui sont allés faire leur rappel de vaccin. Les gens annoncent quelle marque de vaccin ils ont eu. Sa première injection c’était Pfizer. Ce coup-ci, ce sera Moderna. Quelques jours après la vaccination, Joann Sfar a de la fièvre : c’est normal. Ce qui l’inquiète davantage c’est que son oxygène baisse. Quand il a eu le COVID, le taux d’oxygène était descendu à 91. Lors de la crise d’il y a quelques jours, ça a baissé jusqu’à 93. Il ignore le sens de ces chiffres, il sait juste que c’est normal à partir de 96. Il étouffe...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le prolifique Joann Sfar est de retour avec un nouveau carnet de 460 pages qui couvre le premier trimestre 2021. Comme à chacun de ses carnets, il livre son quotidien parfois commun, mais également les réflexions plus profondes, voir philosophiques, que lui inspirent le monde. C’est très décousu : on peut passer des préoccupations liées aux réclamations de cotisations de l’URSSAF, aux primaires de la droite, aux livres pour enfants mal interprétés en hébreux, à la vie d’Abba Kovner ou à la GPA. Comme à son habitude, Joann Sfar ne mâche pas ses mots, surtout quand il parle de l’extrême droite. Dans ce carnet, il est évidemment question de judaïsme, d’antijudaïsme ambiant et pour la première fois de la Shoah. La guerre en Ukraine tient une place importante dans ce carnet, car ce triste conflit n’est pas sans éveiller des souvenirs en lien avec ses ascendants et son histoire. Comme à chaque fois dans cet exercice, Sfar donne sa vision du monde en étant entier, authentique et spontané. Graphiquement, pas de perspectives académiques, de dessin léché et soigné : c’est un peu brouillon avec un dessin instantané et tremblotant, instinctif, pris sur le vif, des textes manuscrits qui partent parfois dans tous les sens.