La production de bandes dessinées réalisées par des femmes est toujours en constante progression. C’est ainsi que les membres du jury Artémisia ont décidé cette année de décerner 4 prix, dont un grand prix, et 3 mentions. 24 albums avaient été sélectionnés sur une centaine durant l’année 2017.
Lorena Canottiere obtient le Grand Prix Artémisia pour son album Verdad paru aux éditions Ici Même.
La qualité artistique et littéraire de ce magnifique album, sa maturité, ont convaincu les membres du jury à l’unanimité. Le double combat de l’héroïne, contre la dictature politique et le fascisme d’un côté, et pour se débarrasser des oppressions morales et religieuses de l’autre, génère un récit puissant et prenant. Le style libre, inventif et très maîtrisé de Lorena Canottiere est époustouflant. Superposant très intelligemment et habilement des aplats de couleurs vives à des hachures, des striures, des griffures, les images de Lorena sont autant de tableaux d’une très grande expressivité.
Julia Billet et Claire Fauvel reçoivent le Prix Artémisia de la Fiction Historique pour leur album La guerre de Catherine paru aux éditions Rue de Sèvres.
L’histoire d’une adolescente juive pendant la guerre, racontée au plus près de son quotidien, de ses peurs, de ses rencontres, mais aussi des beaux moments de répit et de grâce que lui offrira son art, la photographie. Artémisia a été impressionnée par la puissance et l’originalité de cette narration restituant magnifiquement les émotions des personnages et par la capacité de Claire Fauvel à les traduire avec une grande finesse et beaucoup de justesse.
Aude Picault reçoit le Prix Artémisia Humour pour son album Idéal Standard paru aux éditions Dargaud.
Cet album très maîtrisé, tout en rondeur et humour d’Aude Picault, aborde avec grâce et intelligence les thèmes principaux de la vie des femmes d’aujourd’hui : l’importance du rôle social et du travail, le besoin d’aimer et d’être aimé, la recherche de soi, le désir et le plaisir partagé. Aucun membre du jury Artémisia n’a résisté à son charme.
Cécile Bidault obtient le Prix Artémisia Avenir pour son album L’écorce des choses, paru aux éditions Warum.
Cécile Bidault s’attaque dans ce roman graphique à un sujet délicat, la surdité d'une petite fille. On suit l'arrivée de la fillette dans sa nouvelle maison située en pleine campagne. Maison dans laquelle ses parents vont très vite s’entre-déchirer. Une violence qui amènera la fillette à se réfugier toujours un peu plus dans son imaginaire. Artémisia a été touchée par ce livre singulier. Très peu de mots dans ce récit au découpage limpide que l'auteure parvient, par ses seules images, à rendre intelligible, expressif et émouvant.