Sous la pression d'une pétition circulant sur Internet (signée par environ 2000 personnes ce lundi 25/09 à midi) et de groupes d'influences moralisateurs, la BD de Bastien Vivès Petit Paul a été retirée, ce lundi, de la vente publique au sein des librairies Cultura et Gibert Joseph.
L'ouvrage est pourtant bien vendu sous blister et son caractère pornographique est correctement mis en évidence par un autocollant spécialement bien placé en couverture ! Alors quoi ?
La raison évoquée est imparable : ouvrage à caractère pédopornographique.
Le personnage principal, un enfant prénommé Paul, est en effet doté d'un macro-pénis, un sexe hypertrophié et démesuré, mais il n'est pas du tout vicieux... or il se retrouve abusé malgré lui par sa maîtresse. Entre autre, et pas qu'un peu.
Or au regard de l'article 227-23 du code pénal, les représentations à caractère pornographique de mineurs (y compris les dessins, donc) sont interdits en France, depuis 1998 (et leur simple détention depuis 2002).
Les âmes prudes et les protecteurs de l'enfance s'appuient sur un argument légal tout à fait viable.
Car les scènes concernées sont EVIDEMMENT choquantes, c'est même leur raison d'être première. Bastien Vivès lui-même considère son œuvre « borderline ». Les défenseurs de la liberté de création et les amateurs d'humour transgressif s'insurgent : c'est oublier que Petit Paul est avant tout une couillonnerie, un gros délire bidonnant, l'expression de fantasmes libérés et débridés, dont la plus-valu est justement de dépasser les limites. Non pas pour les démocratiser (ou alors il faudrait avoir de sacrés attributs sexuels), mais parce que l'outrance fait rire. Et rire, c'est drôlement bon pour la santé.
Glénat, dont une grande partie du catalogue s’adresse à la jeunesse (Titeuf...), se défend d'ailleurs de toute accusation de « pédopornographie » : « Cette œuvre de fiction n’a jamais eu pour vocation de dédramatiser, favoriser ou légitimer l’abus de mineurs de quelque manière que ce soit. Il s’agit d’une caricature dont le dessin, volontairement grotesque et outrancier dans ses proportions, ne laisse planer aucun doute quant à la nature totalement irréaliste du personnage et de son environnement. »
Peut-être l'éditeur Glénat nourrissait-il le secret espoir de susciter la polémique, afin d’attirer l’attention médiatique sur cet album... dans ce cas, il peut remercier les ligues de vertu d'être tombées dans le panneau.