L'histoire :
Boule et Bill consultent un album de souvenirs de voyages. Boule est photographié devant Saint Pierre de Rome, ou à côté d’un garde anglais, ou encore en train d’imiter la marche d’un zouave grec… Bill, lui, pose systématiquement devant la boutique d’une boucherie.
Boule et Bill et leur copain Pouf s’amusent avec leur camescope à tourner un film d’aventures amateur. Dans la scène qu’ils tournent, Pouf doit traverser une rivière pleine de piranhas – une piscine gonflable – avec les traits du visage qui expriment l’angoisse. Boule est ravi car Pouf joue super bien ! Evidemment, il y a la tortue Caroline qui est réellement en train de lui mordre l’orteil…
Le papa de Boule a emmené son fiston pour une après-midi paint-ball. Surestimant son agilité, il croyait pouvoir faire un massacre… mais en réalité c’est tout l’inverse qui se produit : il a beau se planquer de son mieux, Boule le trouve immédiatement et l’arrose de peinture ! Il ignore que Boule tire ses infos de Bill, qui a pactisé avec ses copains moineaux : ces derniers se positionnent toujours à l’emplacement du père, en formation de drone de repérage…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Boule et Bill font partie de ces BD tellement cultes, qu’elles ont dépassé le statut de simples BD. Elles sont devenues de véritables institutions. C’est-à-dire que leurs « codes » narratifs et graphiques ont été largement appropriés par le grand-public, au point de restreindre considérablement la marge de créativité. La rançon du succès, en quelques sortes. La série connait une telle renommée qu’elle est aujourd’hui adaptée pour un public encore plus jeune (la série P’tit Boule et Bill, à partir de 3 ans) et qu’elle sera adaptée en film de cinéma à partir de février 2013 (avec Franck Dubosc et Marina Fois dans le rôle des parents). De fait, les gags de la série-mère doivent être hyper-ultra-méga-grand-public, ce qui dans le registre se traduit par un synonyme de « consensuel mou et mièvre ». Même le titre de l’opus fait montre d’une inventivité trop délire : Un amour de cocker (il faut mettre en concurrence 5 agences de com’ au moins pour arriver à ça). On n’en veut pas trop aux auteurs, qui ont le mérite de respecter le cahier des charges, certes sans jamais le transcender. Notons donc que le gros des scénarios est signé à 50-50 Cric et Pierre Veys, avec la participation de Diego Aranega sur 2 planches. Remarquons aussi que le running-gag récurrent met en scène nos héros en train de tourner des films amateurs avec un camescope. Et soulignons enfin la performance artistique de Laurent Verron, qui imite à la perfection le trait dynamique de feu Roba (qui l’a formé), pour pérenniser une œuvre immortelle.