L'histoire :
L’enfant : Dans un monde post-apocalyptique, un couple d’humains et leur enfant sont chassés par des félins sauvages parlant. Les parents sont dévorés. Seul l’enfant survit, recueilli par une panthère noire…
Richard et le cimetière : Dans un cimetière de célébrités, deux blogueurs se livrent une féroce bataille de tweets, en se prenant l’un l’autre en photos avec des légendes ridicules…
A renard et demi : Sur un chemin de jadis, une lavandière cache dans son panier à linge sale un renard traqué par des chasseurs et leurs chiens. Or ce renard est doté du fantastique pouvoir de mutation…
Le parc : Dans un parc, un promeneur un peu libidineux s’inquiète du sort cruel réservé à une fillette sauvage qui s’apprête à manger son lapin mort, Pompon. Il se fait passer pour un prince charmant, mais il est loin d’être au bout de ses surprises macabres…
Le général lapin : Un général lapin et son armée de souris se battent contre un cobra géant…
Pan ! Dans les dents de lait : Ce soir, le petit Jérémy n’a pas pris son doudou Bubul à table. Est-ce grave ?
Pet Killer : John, un agent du FBI qui n’a pas de tête, est enrôlée par son boss sur une nouvelle affaire. Un serial-killer s’en prend en effet aux animaux de compagnie laissés seuls à la maison. L’affaire est retorse car le tueur est visiblement très intelligent…
Histoire d’oiseau : Un chien poursuit un oiseau pour le bouffer. Un enfant intervient pour le sauver. Heu… le sauve-t-il vraiment ?
Sale Clebs : Florence raconte sa vie enfantine avec son chien Chica, un beau berger picard. Elle se souvient d’anecdotes et prend conscience…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le saviez-vous, les blogueurs BD ne publient pas que sur Internet. Car coucou, voici Papier, sous la houlette de Lewis Trondheim et de Yannick Lejeune. Sous la forme d’un petit recueil souple en noir et blanc, avec jaquette couleur (façon manga), cette publication trimestrielle offre une carte blanche créatrice à de jeunes auteurs complets et néanmoins web, pour exprimer leurs talents séquentiels selon une thématique donnée. Petite particularité: ce sujet changera à chaque numéro et celui-ci n’est pas explicité… mais le lecteur le déduira facilement. Pour commencer, il semble que celui-ci soit : « Un animal est mort ». Evidemment, le résultat est très irrégulier – la disparité est presque la définition-même de l’exercice ! Les idées sont parfois géniales, parfois pas, et leurs mises en application graphiques passent par tous les styles, des plus peaufinés au plus jetés. Difficile, donc, de mettre tout le monde dans un unique panier… Dans ce numéro 1, le casting réunit dans l’ordre : Bastien Vives (L’enfant), pour un clin d’œil post-apocalyptique et astucieux au Livre de la jungle. Puis Lewis Trondheim (Richard et le cimetière) joue la facilité en réutilisant ses propres personnages zoomorphes, pour une bataille de tweets dans un cimetière. Suivent l’américain Dylan Meconis (A renard et demi) et le belge Jean Bourguignon (Le parc), pour des histoires tarabiscotées et moyennement inspirées. Avec son Général lapin, l’américaine Jennifer Meyer montre un énorme talent graphique pour la grande aventure épique zoomorphe… mais muette et super confuse. Minimaliste (2 pages au trait basique) la french blogueuse Elosterve se montre quant à elle très pertinente dans son inspiration (Pan ! Dans les dents de lait). Puis Gregory Panaccione fait une relecture littérale mais complètement déjantée du Silence des agneaux, avec un détective sans tête et un horrible « Pet Killer ». L’Histoire d’oiseau de Jérôme Anfré est… tellement courte et sans prétention qu’on aurait tendance à l’oublier aussitôt lue. Enfin, l’un des propos les plus forts et aboutis vient sans doute de la dernière historiette, signée Forence Dupré-la-Tour. Dans Sale Clebs, elle rend en effet un témoignage-hommage dénué de tout pathos aux éphémères et ingrats destins des canins, pourtant pilotés par une soumission sans faille. Hétéroclite, donc…