L'histoire :
Habillé de son babygros blanc, Myrmidon s’approche d’une enclume dans laquelle une épée est fichée. Arc-bouté debout sur l’enclume, il tente logiquement d’extraire l’arme du métal… mais c’est impossible. Après un gros effort raté, il en tombe à la renverse. Il atterrit alors sur les fesses dans des habits de chevalier… ce qui lui donne évidemment l’idée de les enfiler. Maintenant qu’il a bien plus fier allure, avec son casque, sa cape et son bouclier, il retente l’extraction de l’épée. Evidemment, cette fois, ça fonctionne : Myrmidon brandit son arme haut-dessus de sa tête ! En la faisant tournoyer, il s’amuse à la cogner contre le bord de la case. Ça ne manque pas : la bordure vibre et se casse, en plusieurs morceaux qui tombent sur lui. Le voilà coincé dans une case toute rabougrie vers le bas. Pour se tirer de là, Myrmidon creuse le sol avec son épée. Quelques centimètres suffisent à le faire aboutir à une cavité, dans laquelle il dégringole. Il tourneboule ainsi jusque dans l’antre d’un gigantesque dragon, gardien endormi d’un trésor. D’abord impressionné, Myrmidon se fait rapidement chahuter par les petits dragounets qui lui crachent des flammèches sur les fesses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans cette troisième aventure de Myrmidon, à destination des tout-tout-tout-petits, le bambin héros décline la célèbre thématique du chevalier Arthur (ainsi que son épée à extraire de l’enclume) et du majestueux dragon à terrasser (ainsi que son formidable trésor à empocher). Le scénariste Loïc Dauvillier s’appuie donc ici sur une double image d’Epinal, qu’il s’amuse à confronter aux éléments structurant l’art séquentiel : les bordures des cases et leur suite logique. Car c’est en les écroulant que notre petit héros se retrouve dans la caverne du dragon et c’est encore cette bordure de case, dans laquelle il évolue, qui le protègera ensuite des flammes du monstre cornu. L’idée est ingénieuse pour commencer un début de processus intellectuel autour de la mise en abyme chez les têtes blondes… et quand bien même celle-ci n’est certainement pas imposée, elle permet de vivre une aventure onirique amusante et pleine de tensions. Car le dragon de Thierry Martin est véritablement terrifiant ! Le dessinateur réitère le principe graphique précédemment mis en place : dans de grandes cases dénuées de tout texte, seul le héros est coloré, tout le reste est dessiné en contours de forme (teintés) et en aplats blancs.