L'histoire :
Le renard Ney Quitsou est un commissaire de police qui a du flair, ce qui lui vaut le surnom de Sherlock Fox. Pour les besoin d’une enquête, il a réuni tous les membres d’une famille afin de confondre celui qui a volé en grande quantité de la crème lissante pour toison. Pour remonter jusqu’au coupable, Ney Quitsou explique à l’assemblée qu’il a dû écluser les bas-fonds de la ville. Incognito dans un tripot en vogue, pour parler avec la faune des habitués, il a été reconnu par l’un des souteneurs qu’il avait coffré et envoyé à l’ombre pour 10 ans. Pris d’une colère noire, le molosse s’est rué sur le policier et a tenté de le mordre. Cette pulsion bestiale a mis le renard hors de lui : si tout le monde en faisait ainsi, il en serait fini de cette société égalitaire et l’ignoble chaîne alimentaire redeviendrait la norme !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la résolution par Sherlock Fox d’une première enquête dont l’unique intérêt est de présenter ses principes moraux, le renard héros de cette nouvelle série est amené à travailler sur une affaire plus délicate. Le couple composé d’un lapin et d’une jument – qui forniquent dans un arbre (je vous assure, c’est possible) – tombe de son perchoir et découvre un morceau de squelette au bord d’une marre. Après les premières constatations, l’enquêteur Sherlock Fox comprend rapidement que la victime a été dévorée. Dans une société où il est interdit de manger de la viande (un sujet de société sous-jacent ?), ce crime est particulièrement odieux. Le mystère va s’épaissir quand le légiste conclura qu’il ne s’agit pas d’une espèce animale connue. Dans une ambiance british fin XIXème siècle, l’espèce humaine n’existe pas (pour le moment ?). Sherlock Fox a délaissé la viande pour se nourrir de steaks de tofu et il est un fervent défenseur de l’équité entre espèces animales. Arc-bouté sur ces valeurs, un poil rigide, peu fantaisiste, il n’a aucun travers, ce qui ne le rend pas particulièrement attachant. L’intrigue concoctée par Jean-David Morvan pour cet album de la collection Tchô est classique et les temps morts de courte durée. La patte graphique plutôt plaisante du dessinateur chinois Du Yu est marquée par l’influence du manga dans son séquençage, pour les scènes d’action et pour le traitement des couleurs. Ce premier volume pose les bases d’une histoire policière teintée de morale.