L'histoire :
Fuyant les sbires du démon Agat, le seigneur Ozaki ne relâche jamais son attention. Il est accompagné de son fidèle samouraï, redoutable le sabre à la main. Le démon Agat en veut énormément à Ozaki parce que le seigneur possède la lame de sang, un sabre aux capacités mystérieuses. Une fête est organisée pour l'arrivée d'Ozaki dans un château. Le seigneur demande à son samouraï de le laisser seul quelques instants avec la belle danseuse qui souhaite lui offrir bien des plaisirs. Quelques secondes plus tard, un cri retentit. Agat avait pris l'apparence de la femme et a tué Ozaki. Le démon n'ayant pas trouvé la lame, part en blessant le samouraï. Sans maître, le vassal est désormais un Ronin... Quelques années plus tard, il se retrouve nez à nez avec le démon. Pour le tuer, il sacrifie sans hésiter sa vie... Il reprend conscience plus tard dans un monde étrange, futuriste et post-apocalyptique...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dessinateur au talent très prometteur au début des années 80, Frank Miller a vu sa légende commencer lorsque Marvel lui confia l'écriture de Daredevil. Après plus de deux ans aux commandes de la série, l'auteur voulut s'offrir une récréation avec Ronin, un récit où Frank Miller pouvait déclarer son amour pour Mœbius, Goseki Kojima ou plus généralement Jack Kirby et le combiner au sein d'une seule et unique aventure. Particulièrement inventif, Frank Miller l'est assurément sur la partie graphique de Ronin qui bénéficie d'un découpage très dynamique, cinématographique même par moment. À plusieurs reprises, nous retrouvons les prémices de certains codes graphiques qui donneront quelques années plus tard The Dark Knight Returns. Datant de 1983, Ronin accuse certes le coup visuellement mais le parti-pris original et la puissance de certaines planches reste incommensurable. Le gros point faible de ce titre est sans nul doute l'histoire qui, bien que très rythmée et plaisante à suivre, n'emballe jamais totalement. Certains rebondissements peinent à convaincre et l'on sent bien que Frank Miller a essayé par dessus-tout de se faire plaisir, au détriment d'un univers un peu bancal. Ronin est une saga expérimentale, inégale mais qui près de 35 ans après sa création continue de truster les souvenirs de ceux qui l'ont parcouru.