On a découvert Lunlun Yamamato avec Cosmic Girlz et Ichiko et Niko, deux séries mettant en scène un duo de fillettes farfelues qui vivent des aventures rocambolesques. C’est frais, pétillant et avec un côté 70’s prononcé dans le dessin. A l'occasion de sa venue au Salon du Livre Jeunesse de Montreuil, nous avons pu rencontrer la mangaka pour savoir si elle est aussi barrée que ses personnages…
interview Manga
Lunlun Yamamoto
Réalisée en lien avec les albums Ichiko & Niko T1, Cosmic girlz T2, Cosmic girlz T1, Ichiko & Niko T2
Lunlun Yamamoto : Bonjour ! Je suis Lunlun Yamamoto, je suis auteur de mangas. J’ai fait des études de graphismes à la fac des beaux-arts à Tokyo, la Musashino Art University, et c’est là que j’ai commencé à trouver mon style pour écrire des mangas. J’ai faits mes débuts en 1998 dans la revue Garo, qui publie des mangas un peu atypiques, avec la série Run run hour (non publiée en France, NDR) qui s’adressait aux adultes. Cela fait maintenant une quinzaine d’années que je suis publiée dans le journal Asagaku (ou Asahi Shougakusei Shinbun de son nom complet, la version pour enfant du journal Asahi shinbun, NDR). C’est dans ce journal que paraissent Ichiko et Niko et Cosmic Girlz.
Quels sont les auteurs et les œuvres qui vous ont influencés dans votre jeunesse ?
Lunlun Yamamoto : J’aime les mangas depuis toute petite et je me souviens tout particulièrement de Doraemon, de Fujiko Fujio.
On note des similitudes entre Ichiko et Niko et Cosmic girlZ avec le duo de petites filles et la peluche comme figure adulte. C’est une forme qui vous plaît ?
Lunlun Yamamoto : On me fait beaucoup cette remarque. En fait, j’ai écrit plein d’histoires différentes au Japon, mais il n’y a que ces deux-là qui sont publiées en France et qui se ressemblent.
Dans ces deux séries, les adultes sont des peluches pas si responsables que cela : c’est pour inciter les enfants à devenir autonome ?
Lunlun Yamamoto : Oui, à chaque fois les héroïnes y vivent des histoires extraordinaires et j’aimerais que ces histoires encouragent les jeunes lectrices à vivre leurs propres aventures.
Toujours dans ces deux séries, on remarque que vous ne racontez pas simplement des aventures de petites filles, mais que vos histoires ont des thèmes plus profonds, des petites leçons de vie pour les enfants. Construisez-vous vos scénarios à partir de ces thèmes comme élément central, ou imaginez-vous d'abord les aventures sur lesquelles vous ajoutez ensuite plus de profondeur ?
Lunlun Yamamoto : En fait, j’imagine d’abord une scène que j’ai envie de dessiner. Après, je me demande comment faire pour que cette situation existe. Je ne cherche pas spécialement à écrire une morale, mais je ne peux pas m’empêcher de le faire.
Graphiquement, les dessins ont un côté très 70’s : une esthétique que vous affectionnez ?
Lunlun Yamamoto : Oui j’aime beaucoup la culture des années 70 et ses graphismes très dynamiques aux couleurs très prononcées !
Lunlun Yamamoto : Ce n’est pas une contrainte, non, même si ça demande du temps. C’est un plaisir différent et cela me permet de bien mettre en évidence les détails comme les motifs sur les habits des personnages.
Vous réalisez aussi en parallèle des œuvres pour un lectorat adulte : est-ce que cela change votre façon de travailler ? Vous n'avez jamais envie par exemple de mettre de l'humour noir dans Ichiko et Niko par reflexe ?
Lunlun Yamamoto : Oui, ce sont des façons de travailler différentes car je dois faire attention dans les titres destinés aux enfants. Mais je change de style et d’écriture tellement automatiquement que je ne m’en rends même pas compte !
Savez-vous déjà quels sont vos prochains projets ? Et vers quoi voudriez-vous vous orienter à l’avenir, quel type de récit par exemple ?
Lunlun Yamamoto : En plus de Ichiko et Niko, je travaille également sur une série adulte publiée dans la revue Harta qui s’appelle Olga - fille du cirque. Pour le moment, je me concentre sur ces deux séries car elles vont durer longtemps.
Si Mocco vous donnait le pouvoir magique de voir dans l’esprit d’un autre artiste, vivant ou mort, dessinateur ou autre, afin de le comprendre, savoir ce qu’il pensait, pouvoir discuter avec lui, apprendre des nouvelles techniques... qui choisiriez-vous et pour quelles raisons ?
Lunlun Yamamoto : Shigeru Mizuki (qu’on connait principalement en France pour sa série Kitarô le repoussant, et lui aussi publié dans la revue Garo en son temps, NDR), pour son extrême gentillesse !
Merci !
Merci aux éditions Kana ainsi qu’aux éditions Nobi Nobi
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Cosmic Girlz © Lunlun YAMAMOTO / POPLAR Publishing Co., Ltd
Hazunde ! Papamocco @ Lunlun YAMAMOTO, 2013 / The Asahi Gakusei Shimbun Company / BCF