L'histoire :
Une avalanche dans une station balnéaire, un attentat suicide à Bagdad, un incendie à Shinjuku, la crise cardiaque d’un patron d’une grande société d’armement à Boston : toutes ces catastrophes semblent n’avoir aucun lien entre elles mais il semble pourtant que tout cela ait été orchestré. En fait, en regardant de plus près la liste des victimes, mortes ou survivantes, on remarque de grosses coïncidences et, à chaque fois, une personne qui n’avait rien à faire là a été aperçue sur les lieux peu avant le drame. La seule trace qu’a la police est un peu de salive sur une flûte à champagne mais la recherche de l’ADN n’a rien donné car Interpol en interdit de découvrir le résultat. Au moment où un inspecteur de police expose ces faits, Kazuko - une lycéenne en apparence tout ce qu’il y a de plus normal - se rend à un laboratoire d’analyses pour chercher ses résultats. Elle n’a pas le temps d’entrer dans le bâtiment qu’un étranger se présente à elle. Celui-ci a les résultats de Kazuko sur CD et lui annonce qu’elle n’a plus que six mois à vivre. Puis, il lui montre l’épicerie de l’homme qui a plusieurs fois tenté de la forcer à « faire la sieste » avec lui juste avant que l’établissement en question n’explose. L’étranger demande alors à Kazuko de le suivre, ce que la jeune fille accepte...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Agents suicides fait partie du trio de titres issus du magazine Akiba manga à paraître en volume relié. De prime abord, il faut bien reconnaitre que la couverture disgracieuse n’est pas vendeuse : une lycéenne avec un katana avec ce qui semble être un serpent géant qui s’est enroulée autour d’elle, cela laisse présager le pire et le trait peu gracieux n’est pas engageant non plus. Pourtant, on aurait tort de s’arrêter là car l’histoire ne met en scène aucun monstre et la demoiselle de la couverture ne donne pas du tout la même image à l’intérieur. En fait, l’histoire est simple : des gens de tout âge, sexe et nationalité sont sur le point de se suicider quand un homme étrange vient leur proposer de les embaucher pour arrêter des gens comme ceux qui les ont blessés. Ainsi, on fait le tour de tous ces « agents suicides » qui nous présentent à tour de rôle leur vie, pourquoi ils ont voulu en finir et comment ils ont été recrutés. Chaque portrait nous livre un drame qui fait partie de l’horreur quotidienne (un cancer qui ronge le corps, une dictature oppressante, un mari escroc et pédophile...) et c’est le réalisme de ces vécus qui rend les personnages d’emblée sympathiques et réalistes. L’histoire est d’autant plus intéressante qu’on sait déjà qu’ils vont avoir des missions assimilables à du terrorisme et la fin du volume nous dévoile l’existence d’une taupe de la police dans le groupe. Tout cela attise donc notre curiosité et nous promet des moments riches en suspense pour la suite. De plus, contrairement à ce que laisse croire la couverture, les dessins sont soignés et bénéficient d’une mise en scène assez dynamique. Le trait est relativement réaliste et le style dégage une ambiance « écorchée » qui colle bien au récit. En dépit d’une couverture assez vilaine donc, ce premier volume est une très bonne surprise et on en redemande volontiers.