L'histoire :
La forêt de Pandemonium est un lieu assez sinistre peuplé des créatures monstrueuses et de spectres malfaisants : personne n’aurait envie de s’y rendre. Personne, sauf Pearce Stickles. En effet, la jeune femme, seulement âgée de 20 ans, a décidé de s’y promener en espérant y trouver le prince charmant. Alors qu’elle commence à désespérer, une gargouille vient à sa rencontre. La créature a envie de lui faire 69 enfants démons et suggère donc de s’atteler immédiatement à la procréation. Pearce tente tant bien que mal de faire changer d’avis la gargouille, mais en vain. Elle finit donc par lui montrer un magazine cochon et en profite pour prendre la fuite. C’est la cinquième fois que la demoiselle se fait aborder par un monstre pervers et elle se dit qu’elle ferait mieux de rentrer chez elle. Hélas, Pearce réalise qu’elle est maintenant réellement perdue et ne sait pas du tout comment rentrer chez elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a déjà pu entrevoir le travail de Dimitri Lam avec Josh, un yaoï à la française. Ici, le registre est complètement différent puisqu’on y suit une jeune femme, Pearce, et qu’on quitte un décor 100% urbain pour basculer dans un univers fantastique. Celui-ci semble tout d’abord médiéval avant qu’on ne se rende compte que la forêt mystérieuse où se perd l’héroïne est située non loin d’une ville moderne : Pearce s’est aventurée dans cette forêt dangereuse en espérant y rencontrer le prince charmant. Il suffit de lire le synopsis pour comprendre qu’il s’agit d’un titre humoristique qui détourne de manière amusante les codes du genre. D’emblée, les gags ne tardent pas à fuser car la demoiselle, si elle sait ce qu’elle veut (plus qu’un prince charmant, elle désire avoir un copain), est par contre assez idiote et a le chic pour s’embourber dans les ennuis. Cela la rend attachante mais permet également au récit de laisser couler l’humour à flot pour un résultat plutôt agréable. Quant aux graphismes, on reconnait sans peine le style de Dimitiri à travers la gente masculine qui se montre plaisante (on notera d’ailleurs un clin d’œil à Josh). Le trait n’est pas ce qu’on fait de plus affiné mais le rendu est correct et on remarque un soin tout particulier apporté à la mise en scène qui regorge de dynamisme. De plus, les personnages sont expressifs et ne manquent pas de charisme, ni de muscles en ce qui concerne ces messieurs (mais les femmes ont parfois quelques proportions un peu trop « carrées » au niveau des épaules ou des mains). Par contre, l’édition pèche un peu avec une impression limite quant à la netteté, à la gestion du contraste et à la tenue des noirs, et un papier de qualité discutable qui joue d’ailleurs beaucoup sur les soucis d’encrage précités. Au final, avec une histoire assez amusante et totalement déjantée, ce premier volume se révèle donc une bonne surprise dont on espère voir rapidement la suite.