L'histoire :
A Kyoto, dans le quartier de Gion, se trouvent encore des maisons de geishas. Parmi ces dernières, il y a Ayame, une jeune femme pétillante qui adore les super-héros et la justice qu'ils prônent ! Si, dans son métier, elle est élégante et gracieuse, devant une série télévisée, elle devient complètement transcendée. Un soir, en rentrant chez elle avec sa sœur Maika, Ayame voit un jeune homme se faire attaquer par le chien d'un voisin. Elle lui vient en aide, et ce dernier la remercie puis s'enfuit en courant. Étrange, d'autant plus qu'au sol un drôle d'objet a été oublié. Chez elle, Ayame l'observe et pense qu'il s'agit d'une console de jeu vidéo lorsque, sur l'écran, on lui demande d'indiquer ses nom et prénom. Une fois les informations saisies, la jeune geisha se désintéresse de l'objet qui n'a pas réagi. Le lendemain, elle retombe sur le jeune garçon qui lui évite d'être malmenée par un homme. Tous les deux partent en voiture mais, lorsqu'elle en descend, Ayame n'est plus vraiment dans son monde, plutôt dans une sorte de dimension où tout est inversé...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Reversal risque d'en étonner plus d'un avec son mystérieux univers. En mettant en scène une héroïne principale qui n'est autre qu'une geisha, Kemuri Karakara prend un parti pris esthétique intéressant. Le plus étonnant est qu'il envoie ensuite cette dernière, Ayame, dans un univers fantastique teinté d'horreur où tout ce qu’elle connaissait est inversé. Voici une confrontation des genres qui n'est pas pour déplaire, entre la rigueur du monde des geishas et cette dimension inversée. Cette dernière permet au mangaka de tirer son épingle du jeu en offrant des scènes inattendues, comme l'arrivée de geishas zombifiées ! L'histoire débute doucement mais gagne progressivement en rythme. Les rebondissements s'enchainent et, à l'instar d'Ayame, on subit ses rencontres comme ses déboires avec une vraie attention. Les dessins sont eux-aussi assez soignés. Le trait est fin et l'héroïne plutôt réussie, mais les décors manquent un peu de détails et certaines illustrations manquent un peu d'impact, comme certains morts-vivants. Prévue en deux tomes, Reversal est une série qui a du souffle et qui, on l'espère, ne le perdra pas dans sa seconde partie.