L'histoire :
Il y a plusieurs années, Nido a remporté son premier match de boxe sur un KO formidable. Après cela, il enchaîna des combats victorieux et fût rapidement surnommé « Nido la locomotive ». Hélas, un jour où il tentait de raisonner un garçon qui voulait voler quelque chose, ce dernier paniqua et planta son couteau dans la jambe droite de Nido. La carrière du boxeur fût brisée à tout jamais. Aujourd’hui, Nido vit de la revente de magazines d’occasion dans la rue mais n’est plus qu’une coquille vide, sans rêve et sans espoir. Le patron de son club de boxe lui loue une chambre pour une somme modique et aimerait faire plus, mais Nido refuse à chaque fois son aide. Un jour, Nido rencontre un jeune boxeur et décide de l’aider à devenir un véritable champion. Cela lui redonnera-t-il goût à la vie ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un ancien boxeur et un jeune premier : voilà le duo qui est au cœur de ce one-shot qui est une véritable chronique sociale sur fond de boxe. En ce qui concerne le premier, on découvre le portrait de Nido, un ancien champion dont l’enfance est marquée par l’abandon de ses parents et la mort de son petit frère, et qu’un accident a forcé à mettre de côté ses rêves. Le deuxième est quant à lui un ancien voyou revenu dans le droit chemin et qui commence à boxer professionnellement. Tous les deux se rencontrent dans la rue et c’est bien plus qu’une simple relation entraîneur-disciple qui s’installe : chacun cherche la reconnaissance et la rédemption dans le regard de l’autre. On devine aisément qui est en fait le jeune boxeur, Jirô, mais cela n’empêche pas le récit de se montrer assez poignant : les personnages ont un passé triste (mais on ne tombe pas dans le pathos pour autant), leur vie se montre dure et pleine de déceptions, et le monde de la boxe n’épargne personne. Les scènes de boxe ne sont pas très nombreuses, il est vrai, mais c’est pour mieux mettre en avant les héros et nous proposer une histoire tragique mais passionnante. La petite note fantastique avec le dieu de la mort qui rôde apporte un petit charme supplémentaire au tout et la métaphore du train qui est utilisée par l’auteur pour représenter le fil de la vie est une très bonne idée. Graphiquement, Yoshihiro Yanagawa réalise une volonté qu’il avait depuis un moment, celle de représenter des personnages anthropomorphes. Son choix s'est porté sur les chats et cela s’avère fort judicieux : le côté attendrissant des animaux et l’aspect nerveux des félins correspond parfaitement aux personnalités représentées. Les chats sont d’ailleurs fort expressifs et leur représentation humaine leur donne un coté très réaliste. On remarque en outre que les pages son toutes « colorées » au pinceau (plutôt qu’au tramage) avant d’être passées en noir et blanc : le rendu est à la fois léger et chaud, ce qui dégage une note nostalgique tout à fait à propos. Le dynamisme est également de la partie et l’ensemble est globalement fourni. Au final, voici une petite pépite à découvrir absolument !
