L'histoire :
Il y a dix ans, le père d’Umi a disparu en mer. Cependant, la demoiselle refuse de croire à sa mort et hisse tous les matins en haut de la colline aux coquelicots un des drapeaux que collectionnait son père pour que ce dernier retrouve un jour le chemin de la maison. De plus, la jeune fille oblige toute sa famille ainsi que les pensionnaires de la maison familiale (dont le beau Hokuto pour qui elle a le béguin) à assister à la cérémonie. Le jour de ses 16 ans, Umi a une mauvaise surprise au lycée Kônan. En effet, Mizunuma du club vie scolaire et Kazama du club de journalisme ont publié un classement de Mister et Miss Kônan, et Umi se retrouve 10ème. La demoiselle trouve cela humiliant et pense qu’il s’agit de racolage pour vendre des journaux. A la pause-déjeuner, Mizunuma saute par al fenêtre pour soi-disant prouver une théorie de physique et Umi gronde un camarade qui a préféré prendre une photo plutôt que de s’inquiéter pour le sauteur. Quand le photographe explique que Mizunuma souhaitait être pris en photo, Umi est convaincue que Mizunuma et Kazama préparent un mauvais coup. Mais ce qui inquiète le plus la jeune fille est le départ approchant de Hokuto pour une autre ville...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bénéficiant du succès de son adaptation en film d’animation par le célèbre Studio Ghibli, La colline aux coquelicots paraît enfin dans nos contrées. On y suit la vie d’une lycéenne prénommée Umi qui doit s’occuper de sa famille ainsi que des habitants de la pension familiale (son père ayant disparu en mer il y a une dizaine d’année et sa mère étant partie travailler en Amérique), tout en s’éveillant à l’amour et en gérant ses problèmes scolaires. Le récit se montre social puisqu’on découvre, d’une part, la vie d’adolescents qui tentent de s’en sortir sans leurs parents et qui connaissent des difficultés financières pour vivre et, d’autre part, les magouilles des camarades d’Umi qui nous permettent de découvrir une jeunesse décadente qui s’adonne au jeu et qui refuse l’autorité à travers une rébellion contre l’uniforme. Au milieu de tout cela, Umi s’éveille à l’amour et les secrets de famille vont ressurgir. Avec tous ces éléments, le scenario est assez dense et riche, mais la lecture n’est pas assommante pour autant car la narration est plutôt fluide (même si le début est un peu abrupt). De plus, le fait que le récit ne propose pas qu’une histoire à l’eau de rose mais également une vision de l’époque décrite (orphelinisme, vie rurale, étudiants rebelles, mauvaises fréquentations, amour interdit...) apporte une touche mature à l‘histoire qui n’en devient que plus intéressante et change de la production habituelle. Etant donné l’époque de laquelle date le titre (1980 tout de même), on ne sera pas surpris de retrouver un style assez vieillot, notamment en ce qui concerne le design des personnages, et qui risque de décourager certains lecteurs. Néanmoins, si on fait abstraction de cela, on voit que les personnages sont expressifs, les planches fournies et qu’il y a une certaine originalité dans le découpage. En tout cas, pour ceux qui ne seront pas rebutés par l’aspect clairement daté des graphismes, voici un shôjo à découvrir absolument.