L'histoire :
Dans une pièce d’un bâtiment à moitié en ruines, Maki se réveille sans savoir ce qu’elle fait là ni ce qu’il se passe. Après avoir vomi, la jeune femme découvre qu’un enfant se trouve dans la même pièce, mais il est aussi perdu qu’elle. Tandis que des bruits d’affrontements se font entendre à l’extérieur de la pièce depuis un moment, un soldat mourant lui demande de le laisser entrer. Lorsqu’elle débloque la porte, la jeune femme découvre un homme dont la jambe et plusieurs doigts ont été arrachés. Ce dernier n’en a plus pour longtemps et lui explique la situation : il y a un environ un an, un étrange mal a fait son apparition, rendant les gens enragés au point qu’ils se mettaient à attaquer et à dévorer ceux qui n’étaient pas encore contaminés. La jeune femme a du mal à le croire, mais ce qu’il lui raconte ensuite est encore pire : jusqu’à hier, elle aussi était un de ces monstres ! Un vaccin expérimental qui venait juste d’être mis au point lui a été injecté, et a visiblement fonctionné. Malheureusement, le complexe de recherche dans lequel ils se trouvent a été envahi par les zombies, et il reste un dernier monstre dans le couloir. Le soldat rend l’âme et la jeune femme est, avec l’enfant, la dernière survivante. Lorsqu’elle sort et voit le monstre en train de dévorer un cadavre, elle vomit à nouveau, mais cette fois il y a des doigts dans ce qu’elle a rendu ! Il faut se rendre à l’évidence, le soldat avait raison... De son état précédent, elle a gardé une rage et une force surhumaine. Si cela lui permet d’affronter et tuer le zombie devant elle, cela ne suffira pas pour regagner le lieu où sont regroupés les survivants, le Tokyo Dome, et où elle va devoir emmener le vaccin tout en protégeant l’enfant. Le dernier espoir de l’humanité repose sur elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Encore un manga de zombies ? Oui, mais celui-ci est traité sans concession, sans fioriture, de manière crue et réaliste. En fait, c’est un peu du Walking dead version manga. Le récit démarre sur les chapeaux de roue après une brève introduction, puis continue d’avancer rapidement tout au long du tome. Même si on passe par pas mal d’étapes classiques de ce type de scénario, le manga propose quelques originalités. Pour commencer, la plus importante, l’héroïne est un ancien zombie qu’un vaccin a ramenée à son état d’origine, tout en lui laissant quelques caractéristiques du monstre qu’elle était devenue, comme une force surhumaine ou encore un « instinct bestial ». Ensuite, le fait qu’il s’agisse d’une héroïne et non d’un homme est assez peu courant dans le genre. Le scénario laisse peu de place au pathos, même s’il y a tout de même un peu d’émotion. Côté dessin, Kôzô Takahashi est un grand fan de Katsuhiro Otomo et cela se voit. Le style est réaliste et très fourni en détails, en encrage et en tramage. Quelques plans sortent de l’ordinaire et quelques planches sont vraiment réussies. Pour autant, on sent que le dessinateur est encore un peu jeune dans le métier (même s’il a été longtemps assistant) car il n’est pas toujours régulier et a par exemple encore des faiblesses dans les proportions des personnages. A la fin, on a droit à un épisode 0 qui retrace les premiers moments de la contamination et qui fait le lien avec le soldat du premier chapitre, ce qui est une bonne idée. La série n’étant qu’en deux volumes, on espère que la suite et fin ne sera pas bâclée. En attendant, ce premier volet est tout de même « cruellement » prenant. Rendez-vous au tome 2.