L'histoire :
Ageha Yoshina est un lycéen bagarreur qui joue les gros bras sur commande pour ses camarades en échange de 10 000 yens. Aujourd’hui, il est venu demander au chef d’un gang de racailles d’arrêter d’importuner Madoka, l’une des filles de sa classe pour qui il ressent d’ailleurs de l’attirance. Evidemment, le chef de gang ne l’entend pas de cette oreille et Ageha est obligé de lui faire entendre raison avec ses poings ! Ce genre de mission est ce qui permet à Ageha de se défouler, lui qui s’inquiète du devenir du monde dans lequel il vit - pollution, course à l’armement nucléaire, suicides, etc. - mais qui ne voit pas ce qu’il pourrait faire pour le changer. En rentrant chez lui le soir, le lycéen passe devant une cabine téléphonique qui se met à sonner. Lorsqu’il répond, Ageha voit apparaître au-dessus de lui une sorte de monstre surnaturel qui disparaît l’instant d’après. Le jeune homme se dit qu’il a dû rêver et récupère alors l’étrange carte téléphonique encastrée dans la machine et sur laquelle est marqué « Psyren », avant de repartir... Le lendemain au lycée, Ageha voit Madoka et ses amies jeter quelque chose dans les ordures à incinérer et il se rend compte qu’il s’agit d’un portefeuille, celui de sa camarade Sakurako Amamiya avec qui il s’entendait bien avant le lycée mais qui est devenue subitement asociale il y a quelques temps. Ageha est déçu par l’attitude de Madoka, mais ce n’est pas sa seule surprise : il découvre en effet que Sakurako possède une carte téléphonique identique à celle qu’il a trouvée le soir précédent. Il lui demande de quoi il s’agit lorsqu’il lui ramène son portefeuille mais Sakurako se braque et l’envoie balader. Avant qu’elle ne s’en aille, Agaha croit l’entendre lui demander de l’aide, mais le temps qu’il revienne sur ses pas, la jeune fille a disparu. Le lendemain, les infos annoncent que son amie est déclarée disparue. Cela semble avoir un rapport avec la carte téléphonique et, avec ce maigre indice, Ageha décide de tout faire pour retrouver sa camarade...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur de Mieru Hito nous revient avec cette nouvelle série et le moins que l’on puisse dire c’est que celle-ci est encore une fois assez vitaminée et donne dans le fantastique. On y suit Ageha, un lycéen bagarreur et inquiet du devenir du monde, qui cherche tout d’abord à retrouver sa camarade disparue mystérieusement. Cela est apparemment en rapport avec une carte téléphonique très rare que de nombreuses personnes puissantes cherchent à se procurer. Ageha apprendra assez tôt que l’objet permet, après avoir répondu à un questionnaire des plus étranges, d’être téléporté dans un autre monde. A moins qu’il ne s’agisse du futur ? Là-bas, dans un monde en ruines, le jeune homme va devoir suivre de mystérieuses instructions et combattre des monstres effrayants s’il veut espérer un jour pouvoir revenir chez lui... Certes, réduit à son plus simple pitch, il s’agit tout bêtement d’un lycéen bagarreur envoyé dans un autre monde où il va devoir se battre. Pas très original dis comme cela... Pourtant, le traitement que Toshiaki Iwashiro applique à ce scénario est assez réussi et ce sont tous les petits détails autour qui en font finalement - et étonnement - un titre plus original que prévu. Toujours dans la veine graphique du précédent titre (et dont le trait rappelle un peu celui de Hiroyuki Takei, l’auteur de Shaman King et Karakuridoji Ultimo, mais en moins rond et moins « propre »), le mangaka fournit un travail de qualité, avec des scènes d’action intéressantes et bien construites (un ou deux soucis mais rien de gênant), des planches fournies, et un découpage et une mise en scène dynamiques et parfois même surprenants. Les gros défauts de ce premier volet viennent surtout de transitions et de dialogues parfois un peu difficiles à saisir du premier coup, de personnages pas toujours facile à cerner (dans le mauvais sens du terme, ce n’est pas tant qu’ils soient ou non mystérieux mais plutôt qu’on a l’impression que l’auteur a raté ses effets), et d’un démarrage certes prenant mais néanmoins un peu maladroit dans sa construction. Par contre, les bons points sont également nombreux : démarrage rapide, action bien dosée, mystères et réponses aux questions qui sont égrainés de manière efficace, personnages principal (Ageha) et secondaire (Sakurako) intéressants et ayant un petit côté imprévisible (surtout Sakurako qui en sait plus qu’elle ne veut bien le dire)... Evidemment, là encore tout n’est pas toujours rose (Sakurako passe par exemple beaucoup de temps à pleurnicher et peu à expliquer ce qu’il se passe réellement) mais ces débuts sont globalement satisfaisants, d’autant plus que le cliffhanger de fin est bien pensé et donne vraiment envie de connaître la suite. Avec tout cela et une ambiance qui rappelle à moitié Silent hill (le monde parallèle, des sirènes qui retentissent et des monstres glauques et masqués qui apparaissent après...) ou L’armée des 12 singes (voyages dans le temps, mystères sur la destruction du monde civilisé...), ce premier jet remplit ses objectifs. On pourra donc se jeter sans crainte sur le second opus sorti simultanément à celui-ci pour sans nul doute confirmer cette bonne impression.