L'histoire :
La scoumoune. C’est le terme que préfère utiliser Xiao Ou pour parler des malheurs qui lui arrivent tous les jours. D’ailleurs, aujourd’hui, le jeune homme a le sentiment que la scoumoune va lui sortir le grand jeu et cela va vite se vérifier. Il est en effet à peine parti de l’appartement que sa mère en sort à son tour pour l’insulter et lui envoyer son sac qu’il avait oublié à la figure. Une fois en cours, Xiaou Ou s’endort pendant les maths et son professeur décide de le lui faire payer. Le garçon ne se laisse pas faire et finit par crier sur le prof avant de s’enfuir. Devant le lycée, à l’heure de la pause-déjeuner, son pote Zhen manque de le renverser avec sa moto et le succès que celui-ci a auprès des filles finit d’agacer Xiao Ou qui trouve n’importe quel prétexte pour lui donner un coup de poing. D’autres bagarres vont suivre dans la journée mais le pire reste à venir, la scoumoune s’accélérant quand le père de Xiao Ou tombe du toit de l’immeuble, ayant appartement décidé de mettre fin à ses jours...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En consacrant son premier tiers à la présentation du personnage principal, l’histoire débute assez longuement et nous dresse le portrait de Xiao Ou, un jeune homme qui souffre d’une vie de famille peu reluisante et de la pauvreté, et dont la fierté exacerbée le pousse à se battre pour un rien. Heureusement, l’intrigue devient plus intéressante dès lors que la tragédie s’installe : le père de Xiao Ou (alcoolique et chômeur) se suicide et le garçon va alors découvrir de terribles secrets de famille. Si on est un peu circonspect par la façon dont Xiao Ou reste finalement assez stoïque devant tout ce qu’il apprend (ce qui ne colle pas trop à son caractère du début) et que les rebondissements sont un peu gros, l’intrigue est tout de même intéressante et attise notre curiosité : on se demande comment Xiao Ou va réagir en apprenant que son meilleur ami lui a en quelque sorte volé sa vie et ce qu’il s’est passé entre leurs parents dans le passé pour en arriver là aujourd’hui. De son côté, la colorisation à la palette graphique offre un rendu peinture, et notamment un style aquarelle en ce qui concerne les fonds et les décors. Les couleurs elles-mêmes sont un peu fades mais retranscrivent pourtant assez bien l’ambiance, et les graphismes sont emprunts de réalisme tant dans le design des personnages (même si les silhouettes laissent parfois à désirer) que pour les décors (nombreux et fournis), les planches étant de fait assez fournies. On notera également le soin porté à l’édition : la collection Made In est souvent gage de papier de qualité, mais on a ici en plus le droit à une couverture avec des reliefs, ce qui est original. Au final, il y a du bon et du moins bon dans ce premier volume, et on attend la suite pour savoir ce que vaut le titre dans son ensemble.