L'histoire :
Yôichi, lycéen élevé par le bonze d’un temple bouddhiste, est comme d’habitude en train de se faire mettre une raclée par des camarades. Comme à chaque fois, le jeune homme rêve de donner une bonne leçon à ses agresseurs mais il se laisse finalement faire en attendant que les autres se lassent. Après cela, assis par terre seul dans la rue, Yôchi s’aperçoit que la Lune est rouge, juste avant qu’une fillette étrange ne lui mette un gros coup de poing au visage avec un énorme poing américain ! Soudain, le visage du lycéen se fissure et un gigantesque monstre difforme en sort et de sa bouche immense croque la moitié supérieure du corps de la fillette... Le lendemain matin, Yôichi est réveillé dans sa chambre au temple par son père, le bonze. Le jeune homme pense avoir rêvé et regarde les informations en prenant son petit-déjeuner. Tandis que la télé parle des jumelles nées de la seule survivante d’un crash aérien survenant il y a exactement 15 ans ce jour, avant d’enchaîner sur l’agression de divers lycéens le soir précédent, Yôichi se convainc qu’il n’a pas rêvé. En arrivant ay lycée, le garçon découvre qu’il a une nouvelle camarade de classe, Ayame, et celle-ci lui rappelle quelqu’un. Il va bientôt découvrir que c’est elle la jeune fille au poing américain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dernière série en date de l’auteur après Blazer Drive, Crimson Wolf se place dans le registre à la mode ces derniers temps des contes de Grimm détournés pour les rendre encore plus horrifiques. Cette fois, il s’agit du Petit Chaperon Rouge, mais évidemment, on est bien loin de l’histoire d’origine. Ici, Yôichi, lycéen craintif, se retrouve confronté un jour à Ayame, une étrange jeune fille dont le poing américain en argent fait ressortir le « loup » caché dans le cœur des gens qui sont dévorés par de mauvais sentiments (jalousie, haine, colère, etc.), ce loup se matérialisant alors sous une forme monstrueuse. Chaque humain possède en lui un loup qu’il dissimule sous les traits d’un « agneau » (le caractère et les apparences factices), mais lorsque le loup devient trop grand pour continuer de le cacher, ceux à qui cela arrive peuvent devenir des tueurs, qu’Ayame a pour mission de stopper. C’est ce que qui arrive au héros qui voit dès le premier chapitre sa première transformation avant qu’Ayame ne le « soigne » et qu’elle n’en fasse son allié. Cette dernière a besoin d’un binôme car la jeune fille n’a pas « d’agneau » en elle : elle est un pur loup qui dit ce qu’elle pense et vit en accord avec ses principes, et qui utilise sa propre transformation pour combattre les autres loups. Pour autant, elle a besoin de cet agneau pour retrouver ensuite son état normal, et c’est pourquoi Yôichi va désormais devenir son partenaire, afin que l’agneau de ce dernier puisse aider la jeune fille à sortir de l’état de loup... Si l’idée est sympathique, on remarque dès ce premier volet de gros soucis de narration. C’est simple : le récit a un rendu brouillon et on a du mal à bien saisir toutes les raisons des actions des protagonistes, ainsi que certains dialogues ou explications qui ne sont pas très explicites. En passant, on notera que certains termes lors des dialogues sont accompagnés d’un surplus d’explications entre parenthèses : volonté de l’auteur ou ajout de traduction, en tout cas cela donne un rendu très bizarre qui casse complétement le rythme des dialogues concernés. Qui plus est, en dehors du concept exposé ci-dessus, ces chapitres ne nous éclairent pas sur les origines du Chaperon Rouge (Ayame) ou de ses équivalents (un autre duo de protagonistes fait son arrivée après quelques chapitres), ni pourquoi il y a soudain des apparitions multiples des loups en ville. Au dessin, l’auteur s’en sort mieux avec des planches très travaillées (certaines sont d’ailleurs superbes, notamment des doubles pages) et des « loups » originaux puisqu’ils prennent la forme de monstres divers en fonction des gens. Pour autant, on regrettera tout de même que certaines scènes d’action ne soient pas plus lisibles... Malgré tout, ce premier tome intrigue un peu et on est curieux de voir si le second saura nous plonger pleinement au cœur du récit.