L'histoire :
Mizuki se rend à un sanctuaire pour y faire un vœu. En repartant, elle entend une voix lui demander de la porter sur son dos. La demoiselle s’approche de l’endroit d’où vient la voix et est soudain affligée d’un énorme poids invisible sur le dos. Un peu plus tard, sa grande sœur Shizuru la retrouve au pied des marches conduisant au sanctuaire. Mizuki, qui n’avait pas été souvent possédée depuis qu’elles sont à la campagne, lui demande de l’aide : la jeune fille peut en effet subir les facéties des esprits mais, contrairement à son aînée, ne peut pas les voir. Shizuru constate que l’esprit est très volumineux mais ne sait pas comment en débarrasser sa sœur. En fait, Mizuki s’était rendue au sanctuaire car il paraît que tous les vœux y sont exaucés : apparemment, son vœu n’a pas eu les conséquences souhaitées...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier titre de l’auteur à nous parvenir en France, Mokke nous raconte l’histoire de deux sœurs ayant des facultés surnaturelles : l’aînée qui est assez posée et timide peut voir les yokaï tandis que la cadette, un véritable garçon manqué, les attires et peut être possédée. Les deux demoiselles habitent avec leur grand-père car ce dernier pratique l’exorcisme mais il leur impose aussi des règles assez strictes et se montre parfois prévenant, parfois intraitable. A travers six chapitres, on fait connaissance avec les deux sœurs et leur grand-père, mais aussi leur entourage qui ne s’aperçoit pas toujours qu’il est victime des esprits. En plus de découvrir une palette de personnages tous aussi attachants les uns que les autres, on peut en apprendre plus sur le folklore japonais. Toutefois, le but n’est pas non plus de nous proposer une encyclopédie des yokaï : ici, les esprits sont là mais ne sont pas toujours mis en avant car le récit s’intéresse surtout aux humains et ce sont à chaque fois de véritables tranches - et leçons - de vie de qui sont décrites. Parfois triste, parfois drôle, parfois sentimental, le ton ne tombe jamais dans la gravité ou la légèreté, et l’intrigue reste donc dans la pudeur et la sensibilité. Pour ce qui est des graphismes, le trait se veut réaliste et les pages, assez fournies en décors, nous immergent dans la campagne où se déroule l’action. Les détails ne manquent pas à l’appel et les personnages (humains et esprits) sont aussi expressifs que charismatiques. Au final, ce premier volume ne manque pas d’intérêt et on espère que la suite saura autant nous plaire !