L'histoire :
Il y a 4 ans, Tokyo fût victime d’une terrible catastrophe : la moitié de ses arrondissements ont été anéantis quand les immeubles se sont mystérieusement effondrés, 2 millions de personnes y trouvant la mort. Depuis, le centre de la ville est condamné par un mur et d’inquiétants nuages noirs dominent cette zone. Un mois après cette tragédie, Haru fut l’unique survivant retrouvé par les secours mais il prétendit ne pas savoir ce qu’il s’était passé durant ce mois. Aujourd’hui, Haru tente de vivre normalement. Il est en train d’affronter le chef d’une petite bande aux jeux vidéo mais ce dernier n’aime pas perdre. Du coup, une bagarre explose et Haru se met à affronter seul les voyous : comme il voit tous les coups venir, il n’a aucun mal à esquiver. Lorsque son ami Kazunari le rejoint, celui-ci est pris dans la bagarre et s’en sort avec plusieurs bleus. Après cela, leur amie Sanae - qui a dû quitter précipitamment son job - vient les soigner, sans oublier de leur faire la morale. Une fois la dispute terminée, la demoiselle se fait raccompagner à son boulot en moto par Kazunari. Ils se font rapidement doubler par Haru qui a sa propre moto. Alors qu’il fait le fier en les dépassant, une camionnette surgit de la droite et renverse Haru tout en basculant sur le côté. Isolés d’un côté de la rue, Sanae et Kazunari ne voient plus Haru qui, quant à lui, se retrouve pris dans une fusillade où il va finir en possession d’un sabre très particulier...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si les premières pages s’ouvrent sur la présentation des personnages et du contexte, on est rapidement déçu par ce qui nous est montré. En effet, Tokyo est à moitié détruite pour on ne sait quelle raison et toute une partie de la ville est condamnée, zone survolée par des nuages noirs : le gouvernement n’a fourni aucune explication (même bidon) sur cette catastrophe et, apparemment, tout le monde semble s’en être accommodé sans poser de questions. Mais, surtout, ce sont les personnages - des stéréotypes ambulants - qui provoquent la déception : Haru (le héros de l’histoire) est un super bagarreur qui voit tous les coups venir à l’avance, Sanae est habillée en soubrette à cause de son job (en réalité, surtout pour le fan-service) mais renferme un caractère irascible, Kazunari est le gentil copain qui est aussi peureux qu’efféminé... Avec ces personnalités, ils ne se montrent pas attachants et la suite de la lecture ne fait que confirmer cela, d’autant plus qu’ils ont des réactions improbables. Quant à l’intrigue elle-même, on a déjà vu mieux et moins cliché : Haru, unique et mystérieux survivant d’une non moins mystérieuse catastrophe, se retrouve par hasard mêlé à une fusillade et hérite d’un sabre renfermant une princesse qu’il va devoir protéger. On découvre de nombreux méchants de toutes parts mais on ne voit pas vraiment de fil conducteur se dessiner : la protection du monde sera sûrement la trame de fond mais le scénario se contente pour l’instant d’une longue introduction. Cette mise en bouche essaye beaucoup trop de nous en mettre plein la vue et c’est malheureusement l’effet inverse qui se produit. Pour ce qui est des graphismes, même si les scènes d’action ne sont pas des plus lisibles et que le trait est assez classique, la qualité est tout de même au rendez-vous. Ainsi, les personnages sont expressifs et plutôt charismatiques, les décors sont bien représentés et les planches sont aussi fournies que dynamiques. Au final, ce premier volet n’est pas une réussite mais on ose se permettre un peu d’espoir pour la suite : après tout, ce n’est qu’une introduction.