L'histoire :
La ville de Yûhigaoka est spécialisée en armement militaire : si les affaires étaient florissantes pendant la guerre, c’est aujourd’hui la crise pour la plupart des artisans à qui l’usine Yûhi déléguait du travail. Du coup, les habitants - adultes comme enfants - se retrouvent divisés en deux camps : ceux de l’usine et ceux du côté des artisans. Yoriko, une lycéenne dont la mère et morte et dont l’artisan de père noie son désespoir dans l’alcool, passe devant le zoo de la ville comme tous les matins en promenant son chien. Là, elle voit un écriteau qui annonce la fermeture du zoo suite à une restructuration de l’usine Yûhi. La jeune fille s’apprête à repartir quand son chien se met à aboyer en direction d’un garçon : il s’agit d’un de ses camarades, Mine, qui vient de prendre dans ses bras un étrange animal abandonné, un alpaga. Cela fait un mois que la rentrée a eu lieu mais c’est la première fois qu’elle échange des mots avec le garçon. Yoriko est encore loin de s’imaginer que cette rencontre va engendrer bien des problèmes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Série en deux tomes, Kurogane girl & the alpaca prince place son décor dans une ville dont l’économie d’après-guerre fait souffrir les petits artisans et divise les habitants. C’est dans ce contexte difficile que Yoriko, une demoiselle vivant seule avec son alcoolique de père, commence à côtoyer malgré elle un de ses camarades qui possède un étrange animal et, surtout, commence à se lier aux collègues de son père pour tenter de manière dangereuse de relancer l’économie de la ville et retrouver son père d’avant. D’entrée de jeu, on est donc plongé dans un contexte assez sombre et dur, que les personnages renforcent avec une situation familiale difficile elle aussi. La lecture confirme d’ailleurs cet état de fait : au fur et à mesure que l’on progresse dans le récit, on ressent la détresse des protagonistes (Yoriko qui met sa vie en danger pour que son père ne soit plus porté sur la bouteille, Mine qui fait preuve d’une grande solitude...), et le début de romance génère plus de conflits et de problèmes que d’amour, sans oublier des scènes d’action dont le caractère terrible (et les robots !) rappelle Neon genesis Evangelion. Du côté des graphismes, même si les décors sont souvent simplistes, la qualité est de rigueur : les personnages sont expressifs et charismatiques, la mise en scène ne manque pas de dynamisme et le tramage est varié. On apprécie donc cette première partie et on compte bien sur la seconde pour renouveler l’expérience.