L'histoire :
Paris, 18ème siècle. Cécile de Volanges, 15 ans, a été élevée dans un couvent et, un mois après sa sortie, la demoiselle ignore tout des choses de la vie, son absence de connaissance n’ayant d’égale que sa candeur. Sa mère a prévu de la marier au comte de Gercourt, un homme largement plus âgé qu’elle, mais elle craint que la jeune fille ne puisse survire dans le milieu mondain. Aussi, elle demande à sa cousine, la marquise de Merteuil, de l’aider à parfaire l’éducation de Cécile. La marquise accepte volontiers mais ne compte pas tout à fait faire ce qui lui est demandé. En fait, elle souhaite se venger du comte de Gercourt et écrit donc une lettre à un de ses anciens amants, le vicomte de Valmont, dont le tempérament libertin est connu de tous. Elle lui demande de l’aider à déflorer Cécile pour que le futur époux de cette dernière soit humilié le jour des noces. Valmont refuse car il a une autre proie en vue, qui promet beaucoup plus de challenge : la présidente de Tourvel, une femme très pieuse dont le mari est absent. La marquise de Merteuil lui trouve toutefois un remplaçant : le chevalier Danceny qui s’est amouraché de Cécile, ce qui est réciproque. Commence alors un jeu entre les deux correspondants : la marquise de Merteuil remportera le pari si Cécile perd sa chasteté avant que Valmont ne fasse de la présidente de Tourvel sa conquête...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui n’a jamais entendu parler du célèbre roman Les Liaisons Dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos ? Pour ceux-là, on rappellera qu’il s’agit de l’histoire d’un duo de libertins sadiques, la marquise de Merteuil et le vicomte de Valmont, qui vont faire d’innocentes personnes les victimes de leurs cruels jeux de séduction. Aux commandes de ce manga en deux tomes, on retrouve l’auteur d’Utena - la fillette révolutionnaire qui nous propose ici une adaptation assez fidèle au roman. En effet, dans l’œuvre classique, on suit le déroulement des jeux pervers de Merteuil et Valmont grâce aux lettres qu’ils s’envoient : ici, une partie des textes est reprise et vient faire office de légende aux images (même si la traduction donne parfois lieu à des erreurs de langage). Ainsi, on peut bénéficier de la richesse des écrits tout en voyant les personnages évoluer. De plus, l’intrique ne fait pas d’écart réel par rapport au roman et on apprécie de voir que cette retranscription respecte son original. La narration est fluide et on s’immerge rapidement dans le récit, les stratégies déployées étant très rusées et psychologiquement redoutables. Certes, ceux qui ont lu le roman n’y verront rien de neuf mais, pour les autres, cela est un régal. Pour ce qui est des graphismes, le trait fin fait tout à fait honneur à la beauté des personnages, dont le design et les toilettes sont séduisants. Les planches sont fournies et dynamiques, les décors sont détaillés et la mise en scène est très efficace. Si les adaptations en manga de chefs d’œuvre de la littérature sont souvent bâclées, ce n’est absolument pas le cas de celui-ci qui est le parfait exemple de ce qu’on souhaite lire !