L'histoire :
C’est la consternation dans le monde des sorciers : Rinko, l’héritière d’une des dernières grandes familles pures, a envoyé son fiancé à l’hôpital en décrétant qu’elle ne voulait pas de ce mariage. Pire encore : elle a carrément décidé d’épouser son ami d’enfance, un dénommé Kôichi qui n’est qu’un humain tout ce qu’on fait de plus banal ! En effet, depuis toute petite, Rinko habite dans le monde des humains et, en dehors de son apparence et de son caractère de garçon manqué, elle mène une vie ordinaire qui la satisfait pleinement. Pour résoudre le problème, le Grand Ancien envoie le sorcier Serusier à sa rencontre. Devant l’obstination de Rinko à vouloir se marier avec Kôichi, Serusier lui propose un marché : tous les mois, elle affrontera un prétendant et pourra refuser les épousailles en cas de victoire. Rinko accepte et c’est alors qu’arrive le premier prétendant, dont l’allure est plus féminine que celle de la demoiselle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Un conseil avant d’ouvrir ce volume : oubliez ce que vous savez des magical girls ! En effet, ici l’héroïne est certes une lycéenne qui cache sa nature de sorcière et peut se transformer pour revêtir un mignon petit costume et un bâton magique. Seulement, c’est à peu près tout ce qu’il y a en commun avec les standards du genre car le scénario révèle bien vite un contexte qui tient du n’importe quoi : les sorciers ont décidé que les jeunes filles devaient être le plus « lovely » possible à cause de la mode et ils tiennent plus que tout à remonter les taux de mariage et de natalité. De plus et surtout, Rinko ressemble à s’y méprendre à un garçon, son costume ne lui va carrément pas et elle déteste tout ce qui est mignon. Enfin, la demoiselle ne donne pas l’impression de rêver d’amour et doit affronter chaque mois un prétendant pour éviter d’avoir à se marier, les seuls sorciers intéressés par elle ayant des goûts que l’on qualifiera de particuliers. Autant dire que l’histoire ne se prend pas au séreux (même les personnages le reconnaissent) et, si on parvient à accrocher au délire second degré de ce détournement des magical girls, il faut reconnaître que l’on s’amuse beaucoup, d’autant que les choses ne traînent pas (on compte six prétendants et une nouvelle métamorphose). Rythmée, riche en humour et en références au genre, la lecture est donc plus plaisant eque ce qu’on aurait pu croire et on se prend de sympathie pour Rinko malgré son mauvais caractère. Du côté des graphismes, les personnages ont du charisme (à défaut d’avoir du charme) et ne manquent pas d’expressivité. Les planches possèdent un découpage dynamique et un bon sens de la mise en scène, sans oublier des décors relativement présents. Toutefois, le tramage a un rendu régulièrement disgracieux à cause d’un gros problème de moirage généralisé et les scènes d’action manquent cruellement de lisibilité. Néanmoins, cela ne gâche ni notre surprise ni notre plaisir de lecture.