L'histoire :
Kyôsuke Kasuga, son père et ses deux sœurs viennent d’emménager en ville après avoir déménagé pour la 7ème fois. En effet, les 3 adolescents possèdent des pouvoirs psychiques - télékinésie, téléportation... - et, à chaque fois que quelqu’un le découvre, la famille est obligée de s’en aller avant qu’il n’y ait du grabuge. Visitant son nouveau quartier, Kyôsuke rattrape par hasard un chapeau porté par le vent, ce qui lui permet de faire la connaissance avec une très jolie jeune fille dont il tombe immédiatement sous le charme : Madoka Ayukawa. Pour son premier jour au collège où il arrive en milieu de dernière année, le garçon sympathise avec Seiji Komatsu, un grand amateur de filles qui en sait pas mal sur les plus jolies de l’établissement. Ce dernier lui apprend que Madoka, qui est dans leur classe, sèche régulièrement les cours et a une réputation de délinquante dont il ne faut pas s’approcher. Par contre, il se montre très intéressé par les deux jeunes sœurs jumelles de Kyôsuke qui font quant à elle leur entrée en première année... A la fin des cours, Kyôsuke cherche l’une de ses sœurs, Kurumi, qui se balade seule dans l’établissement : cette gaffeuse risque encore de trahir leur pouvoir s’il ne la retrouve pas très vite ! Il tombe sur elle dans un recoin où elle est en train de se disputer avec une fille de l’établissement qui était en train de fumer, Hikaru. Cette dernière est l’amie de Madoka, qui est également là, en train de fumer elle aussi. Face à Kyôsuke qu’elle feint de ne pas connaître, elle montre alors un caractère diamétralement opposé de ce qu’il avait vu auparavant. Le garçon ne sait quoi penser de tout cela, mais une chose est sûre, Madoka l’intrigue... Pourtant, c’est Hikaru qui va bientôt tomber sous le charme de Kôsuke...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kimagure Orange Road, plus connu sous le nom de Max et compagnie grâce à l’adaptation en dessin animé diffusée chez nous dans les années 90, est un titre mythique aussi bien au Japon qu’en France, où il était d’ailleurs déjà paru chez J’ai Lu en 1998 dans une édition de piètre qualité. Rien à voir ici, où l’édition de Tonkam fait au contraire montre d’une qualité exemplaire sur beaucoup de points : qualité de l’encrage, profondeur des noirs, tramage au rendu impeccable, idem pour l’adaptation des onomatopées graphiques... La traduction aussi a été revue ; bref, cette seconde mouture est 100 fois mieux que l’ancienne ! Pour ceux qui la découvrent, l’histoire est à l’origine une comédie romantique pour garçons (mais qui se montrera finalement plutôt universelle), mâtinée de fantastique. Cette dernière raconte les années collège et lycée de Kyôsuke, un jeune homme qui, tout comme ses deux jeunes sœurs, est doté de pouvoirs psychiques (télékinésie, téléportation, télépathie...). Celui-ci fait la connaissance de Madoka, une belle jeune fille dont il tombe immédiatement sous le charme mais qui a mauvaise réputation. Ne se fiant pas aux rumeurs, Kyôsuke découvre alors une jeune fille sympathique, mature, mais aussi très seule et parfois taciturne. Sa seule amie, Hikaru, va quant à elle tomber amoureuse de Kyôsuke, ce dernier n’osant pas la repousser et n’arrivant jamais à lui dire non. Ainsi, Kyôsuke, amoureux de Madoka, elle-même charmée par le garçon, sont séparés par Hikaru que ni l’un ni l’autre ne veut blesser... Et le triangle amoureux prend place doucement et pour un long moment ! Dit comme cela, pas grand-chose d’original a priori. Mais en réalité, l’insertion du fantastique dans l’histoire pimente légèrement le tout et permet de créer des situations parfois rocambolesques. Et surtout, le charme de l’histoire opère d’une manière inattendue dès les premiers instants. Si la série proposait un triangle amoureux pas si éculé que cela à l’époque de la première parution (1984 !), le succès est surtout venu de la magie du scénario qui opère devant les yeux du lecteur : la façon très juste et mélancolique de l’auteur de retranscrire les émois adolescents, avec des personnages tous attachants à leur manière. Quant au dessin, le mangaka offre un trait simple mais tout à fait expressif, dans un style aéré et agréable à parcourir des yeux. Cela ne paye pas de mine de prime abord, mais les planches, malgré tous leurs défauts (perspectives, proportions...), se montrent donc au final assez sympathiques. Pour terminer, on a droit à deux lettres qu’écrivirent à l’époque des fans japonais à l’auteur, ainsi qu’à une postface rédigée par l’écrivain et scénariste Kazumasa Hirai, qui explique entre autres avoir écrit une série de romans inspirés par la série. Si une partie du propos est intéressante, le reste de la prose de cet écrivain est plutôt étrange. Qui plus est, on aurait aimé une petite note de l’éditeur pour savoir à quelle occasion cela a été rédigé car, hors contexte, ce texte, qui montre déjà un intérêt limité, laisse un peu dubitatif. Si les bonus de fin sont donc dispensables, il n’en va pas de même pour ce premier tome qui fera (re)découvrir au plus grand nombre pourquoi cette série est restée culte tant au Japon qu’en France après des dizaines d’années. Un titre que tout amateur de comédie sentimentale se doit d’avoir dans sa bédéthèque !