l'auteur japonais a remporté ce week-end, dans le cadre du Festival de la bande dessinée d'Angoulême, le Fauve spécial du grand prix jeunesse, pour le premier volume de sa série Bâillements de l'après-midi (Gogo no Akubi) – un titre qu'il a partagé avec Les Petites Reines de Magali Le Huche.
Au fil de très courtes histoires, Shin’ya Komatsu fait vivre à son héroïne d’incroyables aventures du quotidien où le fantastique fait irruption sans prévenir. Un parapluie qui dévoile le fond de l’océan ou un bonbon au goût de vent, voici quelques-unes des surprises de ce manga paisible et poétique, à contre- courant de la production classique.
Shin’ya Komatsu a publié ses premiers travaux au sein de la revue indépendante Ax, héritière de l’avant-gardiste Garo. Tout en rondeurs, son trait exceptionnellement doux est néanmoins doté d’une puissance évocatrice hors du commun, qui célèbre autant la rêverie que les petits plaisirs du quotidien. Ses histoires sont ainsi peuplées d’enfants qui découvrent le monde par des chemins de traverse, bien souvent le nez dans un bouquin : minéralogie, ornithologie, astronomie… chez Komatsu l’observation et la flânerie ouvrent les portes d’univers à la poésie parfois teintée de surréalisme, de planètes étranges que l’on parcourt à bicyclette, le sac à dos chargé d’os de tectonosaure ou d’œufs de girouette.