L'histoire :
Emmie Arbel est née en Hollande en 1937. Sa famille était juive. Elle avait ses parents et deux frères. Elle avait quatre ans et demi quand deux policiers sont venus chez elle et ont emmené toute la famille au camp de Westerbork. Il y avait là beaucoup de monde et ils n’avaient aucune intimité. Chaque semaine, ils étaient angoissés de savoir qui seraient les prochains à être déportés dans un autre camp. Le père de famille a été séparé de ses proches et le reste de la famille a été envoyé à Ravensbrück. Le frère ainé d’Arbel a rapidement été séparé des autres. Emmie et son frère Rudi sont restés avec leur mère. Il y avait beaucoup de femmes. Toutes portaient les mêmes vêtements et avaient sur la tête un mouchoir blanc ou bleu. La nuit, Emmie entendait toutes sortes de voix. Toutes les femmes pleuraient et se lamentaient. Emmie se souvient qu’elle avait tout le temps faim. La faim qui fait vraiment mal. Elle se rappelle la pluie, le froid, la neige…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ne jamais oublier ! C’est certainement ce qui a motivé l’autrice allemande Barabara Yelin à aller la rencontre d’Emmie Arbel et de raconter son histoire en BD. Emmie Arbel est une rescapée de l’holocauste, qui a perdu ses parents et grands-parents dans les camps. Elle et ses deux frères ont survécu aux camps nazis. Au sortir de la guerre, la fratrie et une douzaine d’autres orphelins seront adoptés par une famille d’accueil juive aux Pays-Bas. Une année durant, la petite fille de 8 ans, contrainte de rester à la maison à cause de la tuberculose, sera abusée par le chef de famille. En 1949, la famille partira s’installer dans un kibboutz en Israël. Peinant à s’intégrer et après ses 2 ans de service national, elle prendra sa vie en mains. Aujourd’hui, Emmie vit près d’Haïfa et va régulièrement en Allemagne pour témoigner auprès des jeunes de son histoire. Ce récit mémoriel ne vous laissera pas indifférent. L’histoire de cette femme, qui a traversé de nombreuses épreuves, est certes par moment pesante mais également impressionnante par la résilience dont elle a fait preuve. C’est une leçon de vie. Pour illustrer cette histoire douloureuse, Barbara Yelin propose un beau travail visuel en couleurs directes. Certains passages sont très sombres, comme les souvenirs d’Emmie.
