L'histoire :
Le 13 mars 1887, un commando du S.O.I., armé d’exosquelettes, saute depuis un aéronef sur une plate-forme volante contrôlée par la pègre. Les nombreux gardes d’une diabolique femme-parrain les repèrent aussitôt et les éradiquent dans un bain de sang. Quelques jours plus tôt, la pègre a en effet enlevé le professeur Ivanenko, un scientifique qui vient de soumettre une invention révolutionnaire au Grand-Conseil : le Nexus élémentaire. Cette idée consiste en un flux magnétique de particules ionisées capable de cercler les cyclones monstrueux qui ne cessent de naître et de ravager la surface de la Terre, qui n’est plus qu’un unique Océan. Evidemment, pareille invention intéresse au plus haut point la pègre, qui a vu, dans la maîtrise du Nexus, un moyen de prendre le pouvoir. Kidnappé, Ivanenko est désormais torturé dans une zone des Basses-Parcelles. Pendant ce temps, les jeunes étudiants qui travaillaient avec lui ont pris contact avec la police du S.O.I… mais ils ne leur font guère confiance pour résoudre rapidement l’affaire. L’un d’eux, Gordon, compte donc se servir de ses récentes découvertes génétiques pour venir en aide au professeur : une potion d’invisibilité et un autre qui permet de léviter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier opus de cette série de science-fiction soumet à son lecteur de fortes émanations de steampunk, qui auraient pu s’avérer sympathiques… si le rythme narratif était parvenu à l’emballer. Ici, on peine d’emblée à cerner le contexte : des aéronefs et des cyborgs en 1887… pourquoi pas, mais quelle est la genèse de cette situation ? Puis on peine à se passionner pour les enjeux, qui entremêlent maladroitement des mutations génétiques révolutionnaires (des hommes volants, invisibles ou « hulkisés »), les cataclysmes météorologiques (y aurait-il métaphore de notre crise climatique ?) et une guerre civile larvée entre les autorités et une toute-puissante mafia. Quand on est obligé de lire attentivement la quatrième de couverture, qui résume l’essentiel, pour être certain d’avoir bien tout saisi au terme de l’album, c’est mauvais signe… Les auteurs ont néanmoins pondu un univers ambitieux et fouillé, qui aurait juste mérité d’être déroulé différemment, selon quelques règles d’art séquentiel plus accessibles. Les décors victoriens-technologiques de Michaël Ribaltchenko participent de cette ambiance piquante. Le dessinateur semble aussi apprécier les pleines pages truffées de détails, avec chemin séquentiel de cases et de bulles, ainsi que les découpages dynamiques et variés… Dommage que ce premier tome soit si peu limpide.