L'histoire :
Une navette vient se crasher en plein Maqâbir. Autant dire dans le no man's land du sultanat. Une zone totalement désertée par la civilisation, dont il ne reste que des bâtiments et structures industrielles abandonnées depuis longtemps. Les deux hommes d'équipage savent leur espérance de vie réduite à quelques minutes, dans ce milieu extrêmement hostile. Le Maqâbir grouille de formes de vie mécaniques et organiques mortelles pour l'homme, sans même parler des virus... Ce qu'ils ignorent, c'est qu'ils sont sous la surveillance d'un Minotaure, témoin de leur accident. Une créature mythologique, une race de guerriers créée de toutes pièces par le Sultanat, avant d'être éradiquée car jugée trop dangereuse. Théoriquement...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès les premières planches, on se laisse absorber par cet univers futuriste et apocalyptique, qui regorge d'étranges créatures organiques et mécaniques. Tout aussi vite, on note l'évidente influence de Moebius dans le trait de David Bou Aziz, sans parler pour autant d'un vulgaire clonage. Loin de nous l'idée de lui en jeter la pierre ! En effet, l'auteur nous gratifie de quelques magnifiques planches, au découpage toujours lisible, qui exploite souvent habilement les espaces. Les couleurs choisies sont douces et pastel, à l'exception d'une planche aux tons vifs (problème d'impression ?) qu'on pourrait aussi croire sortie d'un album de Caza. Quant à la narration, elle s'avère également limpide. Certes, l'histoire s'inscrit pour le moment dans un contexte classique, mais l'intrigue et les dialogues se révèlent agréables. Le rythme est bon, entre alternance de scènes d'action et d'autres consacrées aux arcanes politiques d'un sultanat obsédé par la préservation de son pouvoir. Et bien sûr, il y a ce Minotaure. Une créature mystérieuse et surpuissante, à laquelle on s'attache très vite. Bref, ce début de série amène son lot de satisfactions aux fans de science-fiction, en cette période de disette du registre. Un album qui tient son lecteur en haleine (de taureau, olé !).