L'histoire :
Il pleut depuis des jours et des jours sur le royaume. Les récoltes seront ainsi foisonnantes pour la plus grande joie des paysans. Cependant, la pluie rafraîchissante devient soutenue et incessante. Rivières et ruisseaux sortent de leur lit. La campagne devient un vaste marécage, contraignant la population à rester à l’abri, cloîtrée, en espérant le retour du beau temps. Tout comme Faribol. Son garde-manger est plein. Il a de quoi patienter encore quelques temps, aussi il alterne gueuleton et sieste. Les paysans s’inquiètent et s’interrogent néanmoins : pourquoi l’oiseau magique Stratus n’intervient-il pas ? Stratus est le Maître du temps. De son chant mélodieux, il délivre des notes subtiles ordonnant au cosmos le temps souhaité : la pluie ou le beau temps. Mais qu’attend le roi pour faire cesser la pluie ? Avec son Mage, ils cherchent des solutions pour redonner de la gaieté à l’animal, devenu si triste. Son assistant, le marabout Versatil, recherche dans les grimoires parmi un système de classement obscur. Le Mage pense toutefois à une graine d’origolmoravignole, un puissant médicament. Il n’en a qu’une, quelque part dans son laboratoire. Il ne reste plus qu’à la trouver. A moins de se rendre sur l’île d’Epéricolo, un lieu dangereux dont il faut déjouer les maléfices pour en sortir. Quant à Tracnar, il est sur le point de flairer une nouvelle combine pour gratter quelques écus, en s’attaquant au concurrent direct du roi, Atakétu.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tracnar et Faribol, les bandits à la petite semaine, reviennent dans un nouveau conte de médiéval-fantasy pétillant, avec les ingrédients qui font sa réussite : une pointe de magie, des aventures rocambolesques, des trahisons, et la recherche de quelques écus sans trop se fouler, dans un paisible royaume. La bonne humeur est garantie. Cette fois-ci, l’histoire est moins dense que dans le précédent tome, mais tout aussi intéressante. La construction du scénario reste fluide et précise. Le lecteur est happé par l’histoire dès les premières pages. Un léger regret toutefois : que l’aventure sur l’île maudite Epéricolo soit si courte. Même si elle ne représente qu’une étape dans la narration, elle aura pu s’étoffer de quelques péripéties supplémentaires. Quant au graphisme, il enchante par son détail, sa finesse, et sa couleur directe. Un conte n’est jamais anodin. Il a une morale, il montre une intention. Ici, l’oiseau Stratus est malheureux, il ne chante plus. Des solutions médicamenteuses existent, mais sont-elles les meilleures pour lui redonner l’envie ? Un simple changement de comportement, de vie, ne serait-il pas plus profitable ? A chacun de se forger une opinion sur la question. Benoît du Peloux est un remarquable conteur qui, si l’on en croit le cahier graphique en fin d’ouvrage, a prévu de nous régaler avec d’autres aventures de ces brigands. Qu’on se le dise !