L'histoire :
Le camping le Tropical a perdu sa lettre T depuis longtemps. Il est devenu le Ropical. Jeune adolescent, Pëppo vit dans ce camping abandonné en bord de plage, avec sa sœur Frida, jeune maman de deux jumeaux, Colette et Georges, encore nourrissons. Et puis il y a les voisins de caravane, Tonton Max, Valdo et la vieille Mado. La vie y est douce, partagée entre instants de surf, déplacements en skate, et récupération de gourmandises invendues à la boulangerie. Mais un matin, la vie de Pëppo bascule. Celle-ci, il ne l'avait pas vu venir. Il est tiré d'un rêve par la sonnerie du téléphone. Il a reçu un SMS de sa sœur. Elle s'excuse de lui envoyer un message si tôt, mais elle lui a laissé un mot dans la cuisine. Pëppo se lève et découvre un post-it sur lequel Frida a inscrit : « Salut mon frère, je pars à la Jonquera, occupe-toi des petits je reviendrai ». Lui qui a du mal à distinguer Colette et Georges, le voilà bien empêtré. Il ne s'est jamais occupé de nouveaux nés... Entre la gestion des courses, le changement des couches, et l'incertitude permanente, ces instants vont faire grandir Pëppo plus vite que prévu. Et si dans ces instants fragiles, où toutes les certitudes volent en éclats, il y avait quelque chose à puiser ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On ne présente plus la scénariste à l'œuvre sur ce titre. Séverine Vidal, autrice de La maison de la plage ou du Plongeon capte des instants de vie éphémères dans ses histoires. Elle fait du quotidien une aventure que l'on a envie de suivre. Dans ce nouveau projet BD, elle est accompagnée d'Elodie Durand aux illustrations, qui a précédemment signé Wonder et Transitions journal d'Anne Marbot. Ensemble elles nous plongent dans une ambiance estivale en bord de mer, où l'insouciance est vite chassée par les problèmes du quotidien. Un quotidien assez précaire, dans lequel vit Pëppo. Ce dernier habite dans une caravane qu'il partage avec sa sœur et ses enfants. Mais lorsque celle-ci disparaît sans explications du jour au lendemain, et que Pëppo ne sait même pas pour combien de temps il doit prendre les rennes de la famille, il n'a pas le choix. Il va découvrir une autre part de lui-même, qu'il n'avait pas eu l'occasion d'explorer. L'histoire est ponctuée d'humour, mais on ressent une violence sous-jacente permanente : le rejet, l'abandon, sont des thématiques que l'on perçoit en filigrane. Le dessin est simple et coloré. Il apporte de la légèreté face aux sujets plus graves évoqués. Cette histoire s'inscrit dans la veine des scénarios de Séverine Vidal.