L'histoire :
Emmanuelle raconte son enfance, depuis sa naissance, dans le giron de parents alcooliques et dépendants à diverses drogues. Très peu maternelle, quand sa mère découvre qu’elle était enceinte, elle n’arrête ni de boire, ni de fumer tout un tas de substances prohibées. Elle clame alors qu’elle ne va pas accoucher d’un fœtus, mais d’un fibrome ! N’en déplaise à Dame Nature, 9 mois plus tard, elle réveille son mec au petit matin pour qu’il l’emmène en urgence à la maternité. Encore imbibé de la veille, celui-ci galère pour trouver une voiture, car il y a une brocante dans leur rue d’Annecy ! Ce qui devait arriver arrive : Emma nait à domicile, alors que sa mère tente de se décontracter en s’allongeant dans un lit. Quand les médecins du SAMU arrivent, le bébé est entièrement sorti. A côté, il y a un gros chien à poils longs, et son père a préparé une bassine d’eau pour faire comme dans les films… Ils finalisent l’accouchement et emmènent sa mère à l’hôpital en raison de son état de fatigue. Emmanuelle grandit néanmoins à peu près normalement aux côtés de ces parents marginaux et drogués. A l’âge d’entrer en CM2, son père lui demande de faire un choix pour les quatre années du collège. En effet, ils ne vont pas très bien, il leur faut se soigner… elle doit donc choisir entre rester avec eux ou vivre avec ses grands-parents à Doussard. Ce sera l’option 2 qui sera choisie. Mais les grands-parents sont dépendants à un autre genre de drogue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En petite robe jaune est le récit autobiographique de la scénariste Emmanuelle Lepoivre. Celle-ci a grandi « normalement », de manière étonnante au regard de sa famille dépendante à toutes sortes de drogues, douces et dures : cannabis, gin, héroïne... Le cœur du propos est tout à la fois la normalité de cette enfant qui poursuit une scolarité classique, acquiert forcément une maturité hors norme et ne sombre jamais dans les mêmes travers que ses parents, que le détachement dont elle fait preuve pour évoquer leur toxicomanie – et les dérives psychologiques induites de sa mère, surtout. A aucun moment, on ne sent qu’un jugement est porté sur ces comportements irresponsables et/ou dangereux. Ses parents sont ainsi, il faut faire avec. On croit à un moment que le transfert chez les grands-parents va lui permettre d’être correctement éduqué… mais c’est pour découvrir qu’ils sont tout aussi dépendants à l’alcool, à la télé et aux jeux d’argents ! Edité sous la bannière Big Pepper, ce récit a bénéficié d’un financement participatif sur Ulule. Il est un exutoire pour son autrice, et une manière de rassurer les parents lecteurs : nos enfants peuvent s’en tirer, même si on les gère n’importe comment ! Le dessin est assuré dans un registre stylisé, tout en bichromie jaune-bleu, par l’illustratrice Fanny Vella.
