L'histoire :
Paul, un garçon d’une dizaine d’années, est un peu inquiet à l’idée de quitter Bordeaux pour emménager à Bedous, dans la vallée d’Aspe. Avant de faire les cartons, ses parents le rassurent pourtant en lui décrivant la merveilleuse vie qu’il va avoir en étant entouré de montagnes et d’animaux. Une très belle démonstration lui en est d’ailleurs bientôt faite, lorsqu'il se retrouve sur la route avec sa maman, prêt à découvrir sa nouvelle maison. Et puis surtout, après Pau, ce jeune passionné de trains peut observer le tracé ferroviaire qui, tel un mille pattes, habille sympathiquement le beau paysage pyrénéen. Arrivés aux abords du pont d’Escot, il a même la chance d’apercevoir un train de travaux chargé de faire d’importantes rénovations pour moderniser les voies. A Bedous, Paul ne tarde pas être conquis par sa nouvelle vie. En particulier, il se fait de nombreux amis dans sa nouvelle école où les activités sont nombreuses. Aujourd’hui, par exemple, il participe à une excursion organisée par l’éco-musée de la vallée d’Aspe. Il a ainsi l’occasion de découvrir le fabuleux site du Fort du Portalet et d’en savoir un peu plus sur le passage du Somport à travers l’Histoire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour sa première incursion dans la bande dessinée, Robert Minguez propose de nous faire découvrir par le détail l’Histoire de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc. Son guide est un jeune garçon d’une dizaine d’années, passionné de trains et nouvellement arrivé dans la merveilleuse vallée d’Aspe avec ses parents. De découvertes en rencontres, le récit précise d’abord rapidement l’importance du passage du col du Somport (avec une fresque en image invitant Romains, Barbares, Maures, Pèlerins, Troupes Napoléoniennes, Maquisards...), point névralgique de communication entre la France et l’Espagne. Puis, il s’attarde ensuite plus longuement sur l’Histoire du Transpyrénéen et de sa gare internationale de Canfranc. Genèse du projet, chantier de construction du tunnel et des voies ferrés, achèvement de la gare, utilisation de la ligne par les nazis… Tout est copieusement étayé jusqu'à l’abandon de la ligne en 1970 et le projet d’une future réouverture Oloron-Canfranc. Bref, de quoi connaitre « son » Somport et « son » Transpyrénéen sur le bout des rails. Si l’ouvrage fait la démonstration d’un remarquable travail d’historien (avec le souci de la précision narrative et la reproduction fidèle dessinée des ouvrages et édifices concernés), l’ensemble peine réellement à captiver. Finalement trop didactique, avec une densité de texte très importante dans la seconde partie... On cherche désespérément à se raccrocher à un petit quelque chose capable de nous faire avaler cette masse d’informations – sans que nous nous en rendions compte. Difficile également de ne pas choper une aversion totale pour l’univers ferroviaire qui est décliné avec excès (partenariat avec la SNCF oblige ?). Robert Minguez essaie pourtant de dynamiser sa trame en nous faisant partager la vie de famille de Paul, en multipliant les belles rencontres, en imaginant l’avenir du gamin… Mais ça ne fonctionne qu’à moitié. D'ailleurs, on se trouve au final peut-être un peu floué par le titre et l’accroche du visuel de couverture, qui suggère une enquête policière. On en est très, très loin. Graphiquement l’ensemble s’honore d’une « patte » accrocheuse, en particulier pour fidéliser un jeune lectorat. De quoi rester attentif aux futurs projets de Robert Minguez.
