L'histoire :
Klosters, Alpes suisses, janvier 1954. Robert Capa descend une piste de ski. Son mal de dos le fait souffrir. Sans le savoir, il vit là son dernier hiver. Il est photographe pour le journal américain Holiday. Le reste du temps, il dirige le bureau parisien de l’agence photo Magnum qu’il a créée en 1947. Paris, hôtel de Blois, quartier Montparnasse, avril 1936. Gerda Taro et Endre Ernö Friedmann vivent ensemble. Ils sont photographes et cherchent à gagner de l’argent avec cette activité. Mais, les temps sont durs. Gerda lui suggère de se faire passer pour un américain. Il prendra le pseudonyme de « Robert Capa ». Juin 1936. C’est l’heure des grands changements en France : des manifestations s’organisent un peu partout. Capa est là pour les immortaliser. Taro les vend aux journaux et notamment à Vu. Juillet 1936. Le fascisme gagne les pays européens et notamment l’Espagne où une guerre civile commence à poindre. Vogel, le rédacteur en chef de Vu envoie Capa et Taro couvrir les évènements. Ils prennent le train pour Barcelone. Ils photographient les grandes manifestations républicaines. Ils se rendent sur le front de Cordoue où on aime surnommer Gerda « la pequeña rubia » (la petite blonde). Leur technique est d’être au plus près des camarades combattants pour saisir l’instant. Capa doit se montrer à la hauteur de Gerda Taro, sa muse et sa compagne, qui a créé Robert Capa…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Robert Capa est une légende de la photographie. Fondateur de la fameuse agence Magnum, il n’a cessé d’être sur tous les fronts et c’est d’ailleurs sur l’un d’entre eux, en Indochine en 1954, qu’il a rejoint les cieux. Il a sûrement retrouvé son amour de toujours, Gerda Taro, morte pendant la guerre civile espagnole. Capa a été de tous les évènements de la première partie du XXème siècle : le Front Populaire, la deuxième guerre mondiale, où il réalise l’un de ses plus fameux faits d’armes (les clichés du débarquement allié de Normandie du 6 juin 1944), la guerre d’Indochine. Sa rencontre amoureuse avec Ingrid Bergman et sa forte amitié avec Ernest Hemingway, ou encore Cartier-Bresson ne sont pas oubliés. Sa vie est faites d’aventures incroyables. La tragédie l’a frappé en plein cœur, mais il s’est toujours relevé pour assouvir sa passion pour la photo, saisir l’instant vrai. Sa devise : « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près ». Florent Silloray s’empare de cette vie tumultueuse en employant une narration par voix off, la plupart du temps. C’est écrit subtilement, sans fausse note. Ses textes sont accompagnés par un trait vif et des couleurs sépia adaptées. Un bel hommage à l’un des plus grands observateurs du siècle dernier. Une étoile filante…