L'histoire :
Belo Horizonte, Minas Gerais, Brésil, 1937. Oswaldo Wallace est un riche propriétaire minier, père de 2 enfants : Sévérino et Ramires. Pour le week-end, ce redoutable homme d’affaires emmène sa famille au cœur des montagnes dans une superbe propriété à proximité de sa mine de Sete Lagoas. Il profite de ce court séjour pour faire une petite visite sur son exploitation. Au beau milieu des mineurs, un certain Rebendoleng semble échauffer les esprits. Cela fait 3 mois que les ouvriers n’ont pas été payés et ils menacent de faire grève comme dans d’autres usines. Le soir venu, Wallace emmènent sa famille dans une fête de village. Sévérino et Ramires viennent à jouer au foot avec Iara et Zezinho Rebedoleng, ce qui n’est pas du gout des parents !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers le portrait de la famille Wallace, Matthias Lehman nous immerge dans 70 ans d’histoire du Brésil. La famille Wallace va avoir cinq enfants aux destins bien différents et aux caractères souvent antagonistes, mais qui vont rester liés bien malgré eux. Cette famille déclassée est à elle seule une représentation de la société brésilienne politiquement clivée entre les nostalgiques d’un régime autoritaire et ceux qui aspirent à un modèle plus proche du communisme. Au-delà de la toile de fond historique, Matthias Lehman s’intéresse au déterminisme social et à la difficulté de s’affranchir de sa famille dans cette société. L’auteur, qui a des origines brésiliennes de par sa mère, a travaillé plus de 3 ans et demi sur ce roman graphique de 365 pages. Il a étayé son histoire sur une documentation importante, car ces 70 ans sur lesquels se déroule ce récit sont denses en événements politiques. Il a également souhaité coller au plus proche de la réalité du contexte sociétal de l’époque. La petite histoire de la famille Wallace se mêle habilement à la grande Histoire du Brésil. Malgré la multitude de personnages et leur évolution physique avec le temps qui passe, on se repère sans trop de difficulté dans le récit. Si l’on retrouve un travail de hachures qui fait sa marque de fabrique, Matthias Lehman s’est également inspiré du dessin de Crumb pour les traits de ses personnages. Sur le plan narratif, il fait preuve d’inventivité en proposant des découpages souvent originaux.
