L'histoire :
Abélard vient d'emménager dans une tour, au 82ème étage, avec parfois un ascenseur en panne ! Dans son imagination, une tour était nécessairement habitée par des chevaliers... au sein d'un château fort. Mais dans celle-ci, les portes de ses voisins sont toutes fermées, et il imagine ne jamais rencontrer personne. Jusqu'à ce qu'il croise une fille de son âge, qui habite l'étage du dessous, avec laquelle il va découvrir des aspects totalement inattendus de la vie de l'immeuble. Héloïse lui présente en effet Kong Kong, un singe géant qui vit sur le toit. Kong Kong adore quand Abélard joue de la guitare et que les notes traversent sa fenêtre ouverte. C'est le début d'une amitié pleine de surprises, à mi-chemin entre la peur que lui inspire la créature monstrueuse, et le bonheur de chaque instant en compagnie de sa petite amie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est un album tout en poésie que nous proposent Vincent Villeminot et Yann Autret, avec deux enfants qui vivent tout en haut d'une tour dans une ville sans arbres. Leur quotidien est un mélange de contraintes de tous les jours, et de rêves qui prennent vie. Le singe géant sur le toit qui donne son nom à l'album est à lui seul un symbole de mille choses que traversent deux gamins qui s'ennuient un peu, se retrouvent et éprouvent le besoin mystérieux d'être ensemble. Une incarnation des peurs que l'on surmonte, comme de l'imagination qui prend le pas sur le quotidien. Présenté sous forme de petites histoires futiles et drôles, le parcours des deux enfants est émaillé de belles pages aux tonalités et aux techniques variées. Yann Autret est avant tout un illustrateur qui n'a pas le savoir-faire classique de l'humour en BD, insistant par exemple assez peu sur les expressions de ses personnages. La légèreté et la mise en page qui caractérisent son travail rappellent les pages illustrées des hebdomadaires d'information ou des mensuels féminins, un style bien particulier où le grand public peut très facilement se retrouver. Quant aux prénoms Héloïse et Abélard, il faudra probablement attendre un prochain tome pour mieux comprendre le choix des auteurs d'utiliser cette référence d'une histoire d'amour passionnée et spirituelle du XIIème siècle.