L'histoire :
Les couloirs du quai Branly, d’ordinaire si tranquilles, sont agités, alors que les visiteurs ont disparu. C’est qu’Alexandra est à la recherche d’objets pour un projet d’exposition consacrée aux peuples des steppes… Justement, le directeur lui apprend que Louis de Castellac, un collectionneur sans scrupule, pourrait prêter des pièces de sa collection en échange de la participation de la jeune femme à des recherches. Elle accepte de rencontrer le dirigeant de la fondation Pluton, mais la rencontre se passe mal car Alexandra est franche et directe. Elle n’aime pas l’homme qu’elle considère comme un trafiquant d’art. Il lui propose pourtant d’aller avec Richard, qui est son neveu, dans la mer d’Aral, asséchée et ruinée par les gisements de pétrole et les laboratoires soviétiques cachés. C’est là que serait enterré l’un des plus grands conquérants que la terre ait porté : Gengis Khan. Avec des arguments de haut niveau, Richard réussit à convaincre Alexandra. Les voilà embarqués dans une nouvelle étrange affaire.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après La malédiction de Smenkharé, déjà drôle et bien rythmée, Anthony Auffret nous remet le couvert avec ses Archéologues de l’interdit. Les voilà aux prises avec une horde mongole à moto, qui défend la tombe présumée de Gengis Khan. Le tout dans un décor apocalyptique : la mer d’Aral ayant été à moitié asséchée à cause du détournement des deux fleuves qui l’alimentaient, ainsi que par la construction d’un immense barrage – c’est l’unes des authentiques plus grandes catastrophes écologiques du XXème siècle. A ce décor inquiétant, s’ajoute la découverte de laboratoires soviétiques enfouis, avec émanations de produits toxiques, champignons bizarres et araignées de taille inhabituelle. Le cocktail proposé par Auffret est toujours excellent, avec une quête un peu spéciale, un ton déjanté, des baffes et de l’aventure. Alexandra, sorte d’Indiana Jones au féminin, est escortée d’un faire-valoir sympa et drôle, Richard, qui sert assez peu. La narration est fluide et le séquençage rythmé. L’auteur, qui réclame des influences du côté de Brüno et Mike Mignola, a choisi une ligne claire et des personnages caricaturés et très expressifs pour alimenter la veine comique de sa série, qui offre au lecteur des aventures palpitantes. Les archéologues de l’interdit est une série qui s’installe bien.