L'histoire :
Monsieur Bermutier est Juge. Un statut social qui implique la respectabilité. C'est donc un homme brillant, qui prend plaisir à partager ses expériences en société. Ce qu'on appellerait aujourd'hui « le secret de l'instruction » est pourtant précieusement sauvegardé, car il ne parle que des affaires qu'il a déjà jugées, bien sûr. Des peines ont été prononcées. Des coupables, il en a même envoyé à la potence. C'est que les têtes doivent tomber quand elles le méritent ! Quelques affaires se distinguent aussi par leur singularité, voire même par la survenance d'évènements inexplicables... Quoiqu'il en soit, Monsieur Bermutier est lui aussi un drôle de bonhomme...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après I fucking Love Paris, opus qui recueille I love Paris et I hate Paris, les éditions Casterman proposent un second album de Maarten Vande Wiele, auteur flamand comme vous l'aurez deviné à son patronyme. Il faut croire qu'il fucking love Guy de Maupassant, tant il illustre son texte de façon naturelle. On ne va pas ouvrir ici un débat, mais on ne sait pas vraiment si on se trouve face à une nouvelle graphique ou à un texte illustré. Peu importe : textes et dessins ne font qu'un. Sous les pinceaux de NVW, on a le sentiment de retrouver un personnage qu'on a toujours connu. Monsieur Bermutier, exemple même du notable, tel que le magistrat l'était dans les années 1880, est représenté par le flamand comme on se l'imagine tous. Le découpage des planches est des plus simple, formant une composition des pages très classique. Pas d’esbroufe, mais une charte graphique qui évoque ouvertement la peinture et impose aussi un visuel qui épouse les émotions véhiculées par le texte. Le dessin, même s'il est très travaillé, ne se veut en rien démonstratif. Avec ses références à la peinture, il sert parfaitement la littérature de Guy de Maupassant. C'est aussi le tour de force de cet album. La démarche de l'auteur a mis en plein dans le mille : ce bouquin vous attrape et ne vous lâche plus. Il se lit plus vite qu'on ne mène une enquête. Et s'il mérite un procès, le verdict serait d'en faire une juste publicité. Ne vous rendez pas coupable de passer à côté !