L'histoire :
La famille Kintzmann est réunie autour de l’urne funéraire de Siegmund. Rosalie, la grand-mère de Lili, vient de perdre l’amour de sa vie. Le moment est difficile, entre sentiment d’abandon et rancœur envers ce dieu qui, malgré ses prières, lui a retiré l’être qu’elle avait de plus cher. Même si ses enfants sont à ses côtés, elle ne peut s’empêcher de les rejeter, car ce dont elle a besoin, c’est d’un long moment de solitude. De son coté, Lili est pleine de joie. Cette jeune fille croque la vie à pleines dents. Elle partage son temps entre sa passion pour la musique et son petit ami. Pour le nouvel an, Lili donne un concert avec son groupe de rock. Mais son copain n’a pas pu venir, inventant un mensonge qui ne trompe pas la vigilance féminine de Lili. En rentrant à l’appartement, elle doute de l’honnêteté de son compagnon et suppose qu’il l’a trompée durant la soirée. Rosalie aimerait fuir la solitude dans laquelle elle est glissée peu à peu. Son voisin M. Türnau ne la laisse pas indifférente et recherche sa compagnie, mais par respect pour son défunt mari, elle se refuse à le fréquenter. Malgré leur différence d’âge, les deux femmes sont confrontées chacune à leur façon à l’amour.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Étonnant, ce petit album carré à la couverture colorée en rouge sur fond gris, sorti sans grand bruit, loin des tambours et trompettes des « blockbusters ». Rien ne laisse à penser qu’en prenant cet album en main, vous ne le reposerez qu’à la dernière page. Il s'agit pourtant d'une simple tranche de vie, loin des intrigues d'action, policières, futuristes ou de fantasy. Évidemment, chaque lecteur sera touché de façon différente selon son propre vécu. Au scénario et au dessin, Katja Klengel livre une histoire tendre centrée sur l’amour entre une grand-mère acariâtre depuis le décès de son grand amour et sa petite fille d’une vingtaine d’années à la recherche du sien. L’histoire se situe en Allemagne et que ce soit un hasard ou non, la ville de Dresde est un très bon choix, au vu de son passé historique, pour placer une histoire ayant pour thème la reconstruction. Dans un monochrome de gris, le dessin joue son rôle de support au scénario. Les cases très détaillées de la ville laissent place à des cases plus simples où l’essentiel est la posture ou l’expression du personnage. Un petit bémol cependant pour le papier utilisé qui, malgré le choix environnemental et éco-responsable, laisse un aspect râpeux dans la main. Dommage, la force du scénario aurait mérité un support de meilleure qualité.