L'histoire :
La fin d’année 1963 est marquée par l’assassinat du président Kennedy. Après la trêve hivernale, les conditions permettent à nouveau aux concurrents de s’élancer à la chasse au record de vitesse dans le grand désert de sel américain. Donald Campbell se rapproche du record, avec 403 mph. Avant que Tom Green n’atteigne les 413 mph sur la « Wingfoot Express ». Record aussitôt battu par la « Green Monster » de Art Arfons, avec 434 mph. Avant que Graig Breedlove ne remette les pendules à l’heure, en étant le premier pilote à dépasser les 700 km/h (468 mph). L’objectif des 500 mph est à portée. Et c’est encore Breedlove, malgré un spectaculaire accident, qui y réussi le premier, avec 526 mph, avant que Art, et son redoutable moteur J79, n’ait le dernier mot en 1964, avec 536 mph ! Ce record vient d’être amélioré 5 fois en seulement un mois ! En 1965, ils ne sont que trois à pouvoir encore rivaliser. Après la déconvenue de Bobby Tatroe, dont les moteurs fusée Jato explosent, ne restent en lice, une nouvelle fois, que Graig et Art, alors que l’aviatrice Betty Skelton, aux commandes de la « Cyclops » conçue par Art s’adjuge le record féminin, à la vitesse de 506 mph, sous les yeux de Zeldine, dont la vocation pour la vitesse ne cesse de grandir. Avant l’arrivée de l’hiver, Graig se doit de reprendre l’initiative. Il propulse son « Spirit of America – Sonic 1 » jusqu’à 555 mph le 2 novembre. Arfons réplique par un exceptionnel 576 mph le 7 novembre ! Mais le 15 novembre, c’est bien Graig Breedlove qui a le dernier mot, en devenant le premier à franchir la barre mythique des 600 mph, (600,60 exactement), soit l’équivalent de 960,96 km/h. En 1966, la nouvelle tentative de Arfons se solde par un échec et la destruction de son bolide, dont il sort miraculeusement vivant, à plus de 600 mph. Faute de concurrents, la chasse au record s’estompe d’elle-même en 1967, alors que Campbell se tue le 4 janvier de l’année, en tentant de passer, sur l’eau, la barre des 300 mph. Est alors venu le temps pour Zeldine de réaliser son vieux rêve et de chasser les démons qui la hantent depuis ce jour de mai 1959. Peu de temps avant leur départ pour l’Amérique, une nuit, les policiers étaient venus annoncer à sa famille l’accident de son frère Fonny. Il tentait, comme à son habitude, sur une route d’Oostende, de battre des records de vitesse au guidon de sa mobylette NSU…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second et dernier tome de Bonneville, Marvano poursuit l’aventure de ces hommes partis à la conquête du record terrestre de vitesse. La trame est habilement contée par la jeune Zeldine Johnson, dont s’inspire l’histoire, au travers son livre Salt of the Earth. On retrouve donc ici la plupart des personnages et héros du premier tome, dont les concurrents Graig Breedlove et Art Arfons, que la jeune adolescente a côtoyés durant leurs différentes tentatives de records. On assiste aussi aux drames qui ont émaillé leurs tentatives, mais aussi la perte d’amis proches de l’héroïne, ainsi que de son coup de folie lorsqu’elle prend place, en tant que passagère, à bord d’un des bolides. Marvano, encore une fois, ravit les passionnés des sports mécaniques par son dessin clair et précis, de chaque voiture, qu’elle soit propulsé par un moteur à réaction d’avion, ou qu’elle soit un simple pick-up d’assistance. Marvano nous gratifie également, comme il en a l’habitude, de nombreux détails historiques, qu’ils soient en rapport avec la course automobile, ou tout simplement avec l’Histoire… en prenant le risque de perdre, en cours de route, les plus novices d’entres nous. Une limite déjà relevée dans notre critique du tome 1. Cet album alterne un peu trop entre la bande-dessinée et l’illustration documentée, mélangeant les styles et nous abreuvant de texte et d’informations en tous genres, au risque d’essouffler le lecteur. Reste un scénario super intéressant (pour qui s’y intéresse) et des graphismes qui devraient encore une fois ravir tous les passionnés de l’univers du LSR, le « Landing Speed Record ».