L'histoire :
Casbah d'Alger, novembre 1933. Un Cardinal en visite officielle déambule dans les ruelles, suivi par un cortège massif. Un étrange personnage affublé d'un paletot, le visage masqué, vient à sa rencontre et lui demande de le suivre pour sauver une personne d'une mort certaine. Contre l'avis de son entourage, le Cardinal suit le personnage. C'est un subterfuge, cet étrange personnage a quelque chose de précieux à lui remettre : un coffre recelant un mystérieux contenant. Pour le remercier, le Cardinal le tue avec la croix en or qu'il porte autour du cou et revient comme si de rien n'était dans la Casbah. Le Cardinal reprend le bateau, en ne manquant pas de saluer la foule massée sur le quai. Il regagne ses appartements et ouvre l'écrin... Il pousse un cri d'effroi qui réveille tout le bateau. Un voleur profite de l'occasion pour subtiliser un paquet violet sur la table du Cardinal et file sur le pont du bateau, avant de plonger dans la mer, poursuivi par des hommes à la mine patibulaire. Le Cardinal se réveille avec le bras boursouflé, comme s'il avait été piqué par un insecte... En fait, il a été mordu par l'araignée pourpre qui s'est réfugiée dans un coin de la pièce...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 4 juillet 2016, Didier Savard nous quittait, laissant derrière lui son héros Dick Hérisson orphelin et l'Araignée pourpre inachevée, après un premier tome emballant paru en 2004. C'est en 1982, dans les pages du magazine Charlie Mensuel, que Savard commence les aventures de Dick Hérisson, anagramme à peine voilé de Harry Dickson, le héros de Jean Ray. Ce détective nous plonge dans une ambiance de polar fantastique des années 30, entre Paris, la Provence et la Bretagne, en référence à la littérature policière du début du XXème siècle. Son trait, proche de la ligne claire ne sont pas sans rappeler Edgar P. Jacobs et Hergé. Il rend d'ailleurs un vibrant hommage à Tintin à travers plusieurs scènes. Par exemple, Dick Hérisson assiste à un spectacle de music-hall avec une voyante alter ego de la fameuse scène des Sept Boules de Cristal. Ou encore, le détective retrouve le Docteur Nulpar dans une fumerie à opium évoquant celle du Lotus Bleu. Le scénario de Savard est alambiqué comme toujours, mais toujours prompt à créer le doute et le questionnement chez le lecteur. Cette réédition est l'occasion pour la fille de Savard de donner des éléments de réponse sur cette suite qui ne verra jamais le jour. Elle a en effet exhumé des notes cachées dans un serveur de l'ordinateur de son père. Bien malin qui pourra les déchiffrer, tant elles n'ont ni queue ni tête. Finalement, Dick Hérisson est parti avec lui et laisse planer le mystère sur la fin de l'Araignée Pourpre et c'est sans doute mieux ainsi !
