L'histoire :
Michel Choupon est un jeune garçon en pleine révolte. Il a pris de grandes décisions pour l’avenir : lutter contre sa sensibilité maladive, lutter contre le désespoir en brisant le cycle infernal euphorie-dépression, sortir de sa solitude orgueilleuse et résoudre LE problème (sans que l’on sache vraiment de quoi il s’agit). D’ailleurs, Michel va pouvoir mettre tout cela directement en application, car sa mère lui demande de passer à table. D’emblée, son père l’asticote et lui cherche des poux. Pour lui, sa chambre est une véritable porcherie. Michel ne se dégonfle pas et lui rétorque que sa peur maladive du désordre traduit un discours de droite. Alors que le ton monte, sa mère tempère le combat de cerfs. Mais cela n’a aucun effet. Le père menace d’aller manger à la cuisine et le fils prend ses cliques et ses claques. Michel part prendre l’air. Mais dehors, la violence est omniprésente, avec notamment un pilier de bar qui se fait dégager manu militari. Michel ne peut s’empêcher de le défendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir étudié l’homme en pleine crise de la quarantaine (La Course du rat), celui de 50 ans qui se trouve encore irrésistible (La tête dans le sac), Lauzier s’attaque au jeune homme de 20 ans en pleine quête personnelle. On retrouve ici des personnages bien campés, avec le père en totale confrontation avec son fils, la mère qui arrondit les angles, et le frère à qui tout réussit. Malheureusement, le récit se perd dans les méandres d’une narration qui vire au grotesque et qui perd le fil de son intrigue. Même s’il faut saluer la galerie de personnages principaux et secondaires qui donnent une vraie vigueur à l’ensemble, Lauzier, ici, en fait beaucoup trop. Le dessin est dans la continuité de sa précédente production, La tête dans le sac et gagne en expressions, notamment sur les visages. On reste dans l’ensemble un peu sur sa faim. Ce qui n’empêche pas Lauzier d’adapter lui-même sur grand écran, avec un titre évocateur, P’tit con avec un casting de folie : Guy Marchand, Josiane Balasko et Daniel Auteuil !
