L'histoire :
Le soleil se lève sur la forêt. Ses rayons passent à travers le volet cassé de la tanière du loup en slip, qui se retrouve réveillé comme chaque matin par cet aveuglement. Ça ne peut plus durer, assez repoussé à demain, ce qui doit être fait doit être fait : c’est aujourd’hui qu’il va réparer ce volet défectueux. Il prend un marteau et sa boîte à clous. Or… il n’y a plus un clou dans la boîte à clous ! Le loup commence donc par partir acheter des clous. Chemin faisant, il entend de la musique. Des grenouilles jouent du jazz sur un radeau. Leur destination est : « ailleurs ». Le loup en slip n’y est jamais allé, donc il monte sur le radeau. Et tant pis s’il n’a pas de valise, ça n’est franchement pas la peine d’avoir les chocottes pour ça ! Le loup se laisse donc dériver au son de la musique avec les grenouilles… jusqu’à ce que le radeau passe sous un pont. Là, un treuil hisse le loup et le dépose sur le toit d’un wagon de train. Il paie son ticket 3 sous et se renseigne sur la destination de ce train qui va à Tatouine, puis Titibuni, puis Flapatu. Les voyageurs sont sympas, ils partagent avec lui un birniflon. Le loup en slip fait ainsi connaissance d’une mignonne renarde, issue d’une autre culture. Celle-ci lui vante la beauté de son pays, la vallée des idoles, vers laquelle se dirige justement le train…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On pense initialement que cette 7ème aventure du Loup en slip va porter sur le fléau de la procrastination… Mais non, vive la procrastination ! Aujourd’hui, le loup en slip abandonne sa résolution de bricolage pour aller « voir ailleurs ». Pour la première fois au cours de ses aventures jeunesse, notre (trop) gentil (et un peu nigaud) loup porteur d’un slip blanc rayé de rouge quitte sa forêt et ses éléments rassurants. Pour la première fois, il se dit que ça peut être intéressant de voir ce qu’il y a au-delà, que ça peut être enrichissant de se nourrir d’autres cultures. Et très franchement, pas la peine d’avoir les chocottes quand on se lance dans une telle aventure, bien au contraire ! Voyager et apprendre est bien plus excitant que dangereux. Le scénariste Wilfrid Lupano invite à l’ouverture, à la découverte, à la rencontre d’autrui et il fait ainsi une sorte de relecture du mythe de la caverne de Platon. Il en profite pour focaliser sur un tout autre genre de frousse que celle de s’éloigner de son chez-soi : la peur de l’aventure sentimentale. La dessinatrice Mayana Itoiz a donc l’opportunité de dessiner d’autres ambiances que la traditionnelle forêt de feuillus : le pays visité par le loup est plus oriental, à la fois désertique et troglodyte, avec des statues marrantes (la carpe et le lapin, la grande chocotte, Hippopom le sage qui a inventé la sieste…) plus riches en enseignements que sujettes au fanatisme religieux. On retrouve quelques cases géantes et animées, pleines de détails et de protagonistes affairés à tout un tas d’occupations.
