L'histoire :
ll est temps pour Musnet de trouver du travail et de gagner sa vie. Ce matin, au réveil, en tombant du hamac tissé par son ami Chiby l'araignée, sa volonté est claire : il va poster des petites annonces. Son talent de peintre n'a pas encore explosé, loin de là, mais il doit bien y avoir quelque part des clients pour ses toiles. En allant afficher une de ses affichettes à la banque, il tombe sur Rattison, le rat qui dirige l'établissement, et son monstrueux garde du corps. A sa grande surprise, le banquier a une offre à lui faire. Rendez-vous est pris pour le lendemain dans sa riche demeure, où Musnet apprend qu'il va devoir réaliser le portrait de la maman de Rattison. Un travail a priori à sa portée, jusqu'à ce qu'il réalise que la dame est morte depuis longtemps, et que c'est son squelette sur un socle qui va lui servir de modèle. Ce défi total va l'empêcher de dormir la nuit. Il entend en effet la voix d'un Monet à tête de rat qui lui dit « le crâne est la charpente du visage ». Musnet va chercher conseil auprès de Rémi, le vieux peintre, tout en pensant à son amie Mya dont la famille de souris vient de recevoir un ordre d'expulsion de sa maison. Il aimerait tant l'aider, tout comme il voudrait tant réussir la première toile qui fera de lui un vrai peintre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Kicklyi semble laisser vivre son univers de petits animaux dans les recoins des jardins de Giverny, mélangeant la lutte pour la survie et l'échappée du ventre d'un serpent affamé, et des clins d’œil artistiques surprenants et décalés. Ce nouvel épisode est plein de rebondissements, un peu anarchique dans son déroulement, mais taillé sur mesure pour un lecteur enfantin qui se laissera porter par des images fortes et évocatrices. L'auteur mélange hardiment les émotions, tout en construisant son suspense final sur le tableau que Musnet aura finalement réalisé. Ce passage du coq à l'âne avec un petit fond artistique est plutôt osé et donne une touche unique à cette série hors cadre. Son style graphique continue cela dit de se heurter à des limites dans les parties les plus animées, le mouvement en BD n'étant pas le point fort de l'illustrateur. Mais lorsque les personnages sont plus statiques, ou lorsque les paysages étranges du jardin prennent le pas, ses pages font leur effet et montrent une vraie cohérence. La série ne va pas s'arrêter là, et semble ici avoir trouvé son rythme de croisière. Une avalanche d'émotions et de surprises, l'alternance de scènes drôles, burlesques ou tristes. Cette palette rappelle la mécanique des grands dessins animés pour enfants que les adultes aiment regarder. Impossible de dire réellement pourquoi, mais Musnet a quelque chose d'unique, une personnalité qui semble s'affirmer à chaque album.