L'histoire :
J’ai embrassé un flic : Pendant la manif pour Charlie, Renaud fait partie du cortège. Tous réunis au-delà des religions et des clivages de castes pour saluer la mémoire d’une équipe de couillus. Parmi la foule, la police est bienveillante. Le chanteur remarque la bouille sympathique de l’un d’entre eux, il s’approche et, il n’aurait jamais cru ça 30 ans auparavant, l’embrasse… sur la bouche !
La nuit en taule : En vacances dans un bled de Grèce, Renaud repart en scooter un verre à la main après une halte déjà bien arrosée dans un troquet. Forcément, il ne va pas bien loin avant de manquer de se foutre en l’air, mais reprend fissa le contrôle de la machine japonaise qui en prend plein le guidon (vu qu’elle n’a pas d’oreilles). Un peu plus loin sur la route, il tombe sur un barrage de roussins qui le font souffler dans le ballon. Et ce qui devait arriver arrive : les condés le ramène à la maison… c’est à dire en taule où il va passer la nuit. Et p’têt’ la journée aussi. Pas vraiment rock’n’roll… à moins qu’on aime la crasse. Très vite, ça devient Midnight Express. La solitude… la détresse… l’enfer sur Terre… Il repense à toutes ses galères et ça lui fout pas vraiment la gaule !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme pour s’excuser de l’engouement qu’il suscite, Renaud préface humblement cet album dans lequel sont adaptées 25 de ses chansons. De Laisse Béton à J’ai embrassé un flic, en passant par Mistral gagnant, La mère à Titi, Gérard Lambert ou Manhattan Kaboul, La bande à Renaud offre une nouvelle vie aux succès du chanteur adaptés qu’ils sont par une ribambelle d’auteurs parmi la crème de la BD franco-belge. Parmi eux, Frank Margerin dont l’univers graphique colle parfaitement à la gouaille argotique du phénix, mais aussi P’tiluc, Tome et Janry, Didier Tronchet, Régis Loisel, Bernard Yslaire, Terreur Graphique et bien d’autres donnent corps aux textes de cette icône populaire et rebelle. A noter, le superbe Renaud de Riff sur la couv’ ! Quel dommage que la pastille « 25 chansons en BD » près de sa tête ne soit pas un sticker, ça casse vraiment la présentation. Bien sûr, adapter des classiques, c’est se heurter à l’imaginaire mis en place en paroles et musique par Renaud depuis tant d’années. Quand les images viennent s’y superposer, c’est quitte ou double. Soit ça clash, soit ça matche. C’est juste une histoire de goût, parce qu’en réalité, chacun y a mis son cœur, il ne pouvait en être autrement. Poétiques ou crasseux, rebelles ou philosophes, sous la patte de chacun de ces dessinateurs, les textes, qu’ils soient adaptés ou non, deviennent des pourvoyeurs de petits bonheurs et incarnent à merveille l’esprit de leur créateur, riche de chaleur humaine.