L'histoire :
Chronique du métro. Dans le métro parisien il y a souvent des musiciens qui jouent pour gagner un peu d’argent et ce n’est pas facile ! La faute à l’approche française qui est radicalement différente de la suédoise : alors qu’en France, du répulsif est employé pour dissuader les amateurs de musique souterraine, en Suède, la RATP se préoccupe de leur confort. Une campagne de concertation est même lancée pour connaitre leurs besoins. En France, l’acoustique déplorable des rames dessert le talent des artistes. La concertation suédoise, elle, a abouti à la création de rames spécialement adaptées aux concerts. Tous les sièges sont tournés vers la scène et il y a possibilité d’ajouter des effets comme dans une salle. Pour que le public ait le choix, chaque voiture est dédiée à un style musical. Le succès est tel que les majors viennent y faire leur marché afin d’y dénicher les talents de demain…
Chronique fermière. En Suède, sur le modèle des jardins partagés, on a eu l’idée de créer, en ville, des « fermes partagées ». Installées au rez-de-chaussée de certains immeubles, elles permettent de réduire la facture énergétique ainsi que les émissions de déchets. Des lapins, des vaches, des ânes, des poules et des cochons, de quoi subvenir à bien des besoins dans un immeuble urbain.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sous-titrées « un peu de Suède dans ce monde de brute », Les chroniques suédoises sont l’œuvre d’un personnage bien singulier, Nils Glöt. Il est simplement l’homme qui inventa le concept du meuble en kit pour le compte d’IKÉA, de retour d’un séjour parmi les Inuits… Avant cela, à vingt ans, il réussit la traversée de son pays à dos de Renne en un temps record et entra ainsi dans l’Histoire. Plus tard, c’est la création du premier dictionnaire malais/suèdois qui retient son intention et qui reste à ce jour sa seule œuvre inachevée… Ce touche-à-tout de génie, qui figurait en 2012 parmi les finalistes de la révélation blog au festival d’Angoulême, livre ici une vision utopico-poétique de son pays. En plus des classiques locaux comme les prises d’otages ou les aurores boréales, il passe en revue les travers du genre humain et les transpose dans un monde idéal où le bon sens, la coopération et l’amour de son prochain règnent en « mode suédois ». Son dessin, au stylo et aquarelles, mis en page de manière naïve, presque enfantine, ne révolutionnera pas le monde de la BD. Néanmoins, c’est agréable à parcourir, tant l’intelligence du propos est manifeste. Une douceur indéniable se dégage de cet univers monochrome, parsemé de touches pastel particulièrement poétiques. À l’image de leur auteur, Les chroniques suédoises se distinguent du lot par la dimension humaniste qui les anime, au-delà d’un aspect anodin et d’un titre fourre-tout.