L'histoire :
Tout a débuté dans cette maison au fin fond du Vivarais. Une lointaine cousine, Marie-Thérése l’avait offerte à sa mère. Et caché dans un recoin, il y avait un carton à dessins. Un véritable trésor pour un enfant. C'est en regardant ces dessins si bien exécutés que Caroline a eu un déclic. Depuis, elle n’a jamais quitté ses crayons et ses couleurs. Les cours de dessin lui affirment son désir d’apprendre encore plus. D'ailleurs, elle commence à faire des bandes dessinées autour de jeunes, de musique, du lycée… Le bac en poche, il faut s’orienter et faire le bon choix. L’école de Penninghen, une des plus côté de l’époque, s’impose d’elle-même. Elle a la réputation d’être très difficile, mais au bout de 5 ans, on en sort avec un diplôme qui donne le droit de travailler dans l’art. Une fois admise, il faut travailler et s’impliquer à 200%. Une chose que Caroline fera avec satisfaction et imagination. Car plus tard, elle sortira diplômée et devra se lancer dans le monde du travail. Un univers assez impitoyable où il faut garder le moral, travailler durement et savoir se renouveler. Et ce n’est pas facile tous les jours, surtout quand on quitte Paris et qu’on doit élever trois enfants. Cependant, le plaisir de créer est toujours au rendez-vous. Alors ce n’est pas encore aujourd'hui que Mademoiselle Caroline va arrêter d’illustrer des histoires.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dessinatrice bien connue de la maison Delcourt, Mademoiselle Caroline présente les envers du décor du métier de graphiste. Un milieu très concurrentiel, très difficile au quotidien, mais ô combien enrichissant. Elle nous permet ainsi de suivre son parcours, de la perplexité des parents quant au choix des études, jusqu'à la formation dans une école privée, le premier job en agence de pub, l'indépendance à son compte, la création de bandes dessinées… Une façon d’aborder les peurs, les doutes, les gens malhonnêtes, ceux qui ne paient pas la prestation, les menteurs... Heureusement, le tableau n’est pas tout noir. Car à force de travail, bien souvent nocturne, elle arrive à décrocher des contrats. Et grâce au soutien de son homme et de ses amies, elle se lance même dans l’aventure de la bande dessinée. Ses BD sont souvent considérée « que pour les filles », ce qui l’énerve beaucoup. Après avoir raconté l’aventure de son déménagement à la montagne, un guide de régime, elle s’ouvre à d’autres sujets comme la dépression : Chute libre, carnets du gouffre ou sur le syndrome d’Asperger La différence invisible. Cette nouvelle création raconte toute sa vie, grâce à Delcourt, une grosse maison d’édition qui a misé sur son talent. Elle profite d’ailleurs de sa BD pour montrer sa connaissance du dessin. Au fur et à mesure que nous la suivons dans l’histoire, son style graphique évolue, devient plus précis, plus varié. Un vrai régal pour les yeux de découvrir cette diversité et cette richesse. Un vrai parcours du combattant, rarement évoqué. Après ce bouquin, vous ne verrez plus le travail d’artiste du même œil.