L'histoire :
Suite aux attentats du 11 septembre 2001 qui ont fait basculer le monde dans une nouvelle ère, les Etats-Unis et leurs alliés ont mené une guerre sans merci contre Al Quaïda. De nombreux prisonniers furent capturés par les américains qui les ont retenus en détention dans différents centres à travers le monde. Le 9 novembre 2014, la commission sénatoriale relative au renseignement dévoile une enquête hautement compromettante sur le programme de détention et d’interrogation de la CIA. Elle révèle le recours secret à des méthodes d’interrogation brutales, à des protocoles de confinement violents et à la torture. L’administration Bush, ainsi que de nombreux membres du parti républicain, contestent les conclusions de la commission avec virulence. D’après la sénatrice californienne Dianne Feintein, « Le 11 septembre et ses séquelles sont les fondements des exactions de la CIA … néanmoins, ils ne justifient ni n’excusent les abus commis par des personnes physiques ou morales, au nom de la sécurité nationale. »
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette BD est une adaptation vulgarisée et très allégée du rapport sénatorial américain (6770 pages dont 525 publiques) sur l’usage de la torture en Irak. L’administration Obama a mené une enquête sans appel sur les actes abominables et totalement inefficaces perpétrés par la CIA durant le mandat de Bush. Cet album s’intéresse aux traitements infligés à certains prisonniers (simulation de noyade, privation de sommeil, violences, etc.) mais également aux manipulations de la CIA pour couvrir certains de ces actes ou – pire – falsifier certains rapports. Ce livre tient davantage du documentaire illustré que de la BD : le registre factuel pour relater les faits se veut fidèle au document original et se montre sans concession à l’égard du plus puissant service d’espionnage au monde. L’intention de dévoiler au grand-public ce scandale d’état est particulièrement louable. Cependant, fourmillant de détails parfois redondants, cet ouvrage est très dense et sa lecture peut apparaître indigeste. Graphiquement, le recours à un dessin réaliste en noir et blanc renforce la gravité du propos.